Que cache le déchaînement des islamistes contre Ahmed Ouyahia ?
Par R. Mahmoudi – Visiblement frustrés par le maintien du Premier ministre à son poste, les islamistes redoublent de pression pour exiger son départ «immédiat» du gouvernement, qu’ils présentent comme la condition sine qua non pour une reprise de la confiance et, tacitement, comme «un bouc émissaire» idéal pour gagner l’adhésion des partis et groupes se réclamant de l’islamisme politique à un éventuel cinquième mandat.
C’est la seule explication à donner à cette campagne hystérique que mène Hassan Aribi, député du FJD d’Abdallah Djaballah et porte-parole officieux du FIS dissous, contre la personne d’Ahmed Ouyahia, et qui dure depuis plusieurs semaines. Après l’avoir décrit comme étant à l’origine de tous les problèmes que vit le pays dans tous les domaines, le député n’hésite pas à l’accuser de vouloir pactiser avec les «traîtres» et «les bourreaux d’hier», allusion aux pieds-noirs.
Pour ce député, l’appel d’Ahmed Ouyahia adressé aux opérateurs économiques de chercher à nouer des relations avec cette catégorie de Français, dont beaucoup sont restés attachés à l’Algérie, ne peut que s’inscrire dans le cadre d’un plan odieux visant à faire main basse sur l’économie algérienne par des groupes de pression français ayant une influence insoupçonnée en Algérie.
Faisant malicieusement le parallèle entre cette proposition d’Ahmed Ouyahia et la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, le porte-drapeau du FIS dans les institutions se dit indigné que celui qui se targue d’être l’artisan d’une loi «qui prive une large catégorie d’enfants du peuple algérien de leurs droits politiques et civiques» ose faire appel aux bourreaux et aux criminels.
Pour montrer, comme d’habitude, son zèle, Hassan Aribi pérore que si certains segments de la famille révolutionnaire se sont contentés de dénoncer l’appel d’Ahmed Ouyahia, lui, «en tant que fils de moudjahid d’une région réputée pour son djihad et sa bravoure», exige son «éviction immédiate comme moindre mesure de sanction que les hautes autorités du pays doivent prendre à son encontre», renchérit-il.
R. M.
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