Appel d’intégristes à agresser les femmes : le ministre de la Justice réagit
Par R. Mahmoudi – Le ministre de la Justice, Tayeb Louh, s’est montré ferme sur les agressions contre les femmes, après cet appel lancé sur les réseaux sociaux pour asperger les femmes non voilées avec de l’acide, comme au temps des années FIS.
Louh a annoncé que tous les parquets au niveau des quarante-huit wilayas ont été instruits de s’autosaisir dès qu’un acte ou un appel de ce genre est signalé. Il a aussi assuré que nos services de sécurité sont dotés de moyens sophistiqués qui leur permettent d’aboutir rapidement à ces dangereux pervers, tout en affirmant que l’Etat ne permettra jamais un retour aux années 1990 et que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale est très claire là-dessus.
Cette promptitude et cette fermeté du gouvernement sont à saluer, mais le citoyen a aussi besoin de comprendre les origines de cette éruption inquiétante de la violence dans la société et de savoir ce qu’ont fait le gouvernement et les pouvoirs publics, en général, pour anticiper cette vague d’intolérance qui souffle sur le pays, et ce qu’ils envisagent de faire, en dehors des actions judiciaires, pour l’endiguer.
Ce qui inquiète encore plus dans cette histoire, c’est de s’apercevoir que, vingt-cinq ans plus tard, les résidus du FIS ne désespèrent pas de reconquérir le terrain perdu, en réempruntant instinctivement les mêmes voies qui les avaient propulsés à la fin des années 1980, c’est-à-dire avant même la création de leur parti de sinistre mémoire.
On se souvient que les premiers actes de violence perpétrés par les fanatiques islamistes, qui vont quelque temps plus tard constituer «la force frappante» du FIS, étaient des agressions à l’acide contre des jeunes femmes à la tenue jugée impudique. Ce sont ces menaces qui ont permis aux islamistes d’asseoir rapidement leur règne de terreur dans les quartiers populaires des grandes villes, avant d’aller à l’assaut de l’ensemble du pays.
R. M.
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