La laïcité pour vaincre le sionisme
Par Saadeddine Kouidri – Le sionisme spolie les terres palestiniennes au nom de la religion. C’est en séparant la religion de la politique qu’on pourra vaincre le sionisme et libérer en même temps les peuples palestinien et juif.
Ceux qui accusent l’islam, et non pas son instrumentalisation, sont de ceux qui ne veulent pas appeler les choses par leur nom. Le capitalisme est celui qui instrumentalise le plus l’islam.
Ce capitalisme enrichit de plus en plus une infime minorité aux dépens de l’écrasante majorité des peuples. Toutes les guerres ne sont livrées aux peuples que pour les voler et les asservir. Ceux qui donnent l’échec de l’URSS comme exemple pour démontrer que l’après-capitalisme n’est qu’une utopie, font semblant de ne pas voir que la Chine est un pays dirigé par un parti communiste à la tête d’un pays capitaliste de plus en plus puissant. Les dirigeants chinois ont tiré la leçon de l’échec de l’URSS, qui consiste à dire que l’après-capitalisme n’est pas propre à un pays, puisque le capitalisme domine le monde. Ce monde est de plus en plus divisé et c’est une minorité du peuple étasunien, la plus raciste, qui a élu Trump à la Présidence.
Le capitalisme est en minorité dans son propre fief. Un autre exemple pour illustrer le monde actuel. Macron, cet enfant de la finance et de l’Eglise, fait la guerre aux travailleurs en voulant leur imposer un code du travail qui officialise la précarité. Les syndicats, pour protéger leurs acquis, s’opposent par des grèves, dont celle de la SNCF qui dure depuis des mois. Les syndicats mènent les luttes qui préparent l’après-capitalisme. Les partis politiques, les syndicats, les ONG, les associations… sont des formes de collectifs connus dans le monde capitaliste. La révolution consiste à inventer d’autres nouvelles forment de collectifs, pour soustraire à l’Etat toutes ses prérogatives, pour les prendre en charge et mettre cette dernière au musée, comme le préconise Karl Marx.
Le capitalisme actuel a chassé 68,5 millions de personnes de leurs foyers depuis la Seconde Guerre mondiale, dont la moitié sont des enfants, rapporte le HCR ce 20 juin, Journée mondiale des réfugiés. Faut-il rappeler que la traite transsaharienne déportait 3 000 personnes par an pendant douze siècles, qui correspond à la déportation de 9 à 12 millions de captifs, et la traite transatlantique 100 000 par an pendant trois siècles et demi et concerne 13 millions d’Africains !
Le capitalisme a libéré l’esclave pour mieux l’exploiter. Il a colonisé les peuples par la terreur pour les asservir, les voler, les appauvrir. Il colonisait presque les deux continents d’Asie et d’Afrique. Ce n’est plus le cas grâce à la résistance des peuples, au mouvement de libération nationale, à la lutte des travailleurs de par le monde et à la présence de l’URSS. Il continue à exploiter les peuples avec moins de contraintes dans les pays développés grâce aux luttes des travailleurs syndiqués. Il lui reste certaines régions, comme la Maurétanie et les royaumes arabes, où persiste l’esclavage, la minorisation des femmes dans le monde musulman, l’exploitation des enfants dans certains pays anciennement colonisés, les antidémocrates et le sionisme pour terroriser les peuples par le chantage de ce qu’il pourrait leur advenir s’ils persistent dans leurs luttes. Les chasser de leurs foyers par divers moyens, dont la guerre, utilisant parfois le bombardier, parfois la scie. Il utilise de moins en moins la carotte et de plus en plus le bâton. C’est ce qui le dénonce de mieux en mieux, malgré tous les médias qui font sa publicité.
Le sionisme n’est pas comme on veut le faire croire israélien, il est étasunien. Jérusalem comme capitale n’est pas une revendication israélienne en premier, elle est clamée comme capitale spirituelle par les cow-boys dès les premiers films hollywoodiens. Pour dire qu’ils ne sont pas quelques millions, mais des dizaines de millions à revendiquer la spoliation des Palestiniens de leur terre et de leur capitale.
Le «génie» israélien que propagent les médias est-il compatible avec l’aumône que leur font les évangélistes étasuniens et leur sénat ? Sans les évangélistes étasuniens que serait Israël ? Les Palestiniens sont face à un colonialisme que se nourrit des pires idéologies : les religions juive, chrétienne et musulmane. Comme on le voit, la Palestine est l’affaire de tous les laïcs de par le monde, et si un pays arabe voulait les aider, il commencerait par appliquer la laïcité en supprimant la loi qui fait de l’islam la religion de l’Etat. Comme si un Etat pouvait prier, disait El-Hachemi Cherif.
Si la gauche mondiale et spécifiquement européenne voulait aider les pays sous-développés, elle revendiquerait juste l’application de la laïcité comme une loi universelle, au lieu de se masturber avec les imams et leur religion spécifique ! L’Europe n’a jamais pris en considération les réfugiés. Lors de la décennie rouge, que beaucoup veulent nous faire oublier en rappelant tous les attentats commis ailleurs et surtout ceux faits aux Etats-Unis et en Europe, cette Europe avait ouvert les bras aux islamistes aux dépens des démocrates, faut-il le souligner. Elle est donc loin de vouloir aider les peuples du Sud.
Aujourd’hui, l’ONG SOS Méditerranée, qui est une association européenne, se démarque, contrairement aux habitudes, de la majorité des ONG, et en s’opposant aux autorités politiques, laisse entrevoir cette belle solidarité longtemps absente de nos rivages qui sera certainement légion dans l’avenir.
Mardi, les Etats-Unis se sont retirés du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU. C’est là un autre signe de repli, un signe majeur de la décantation dans le monde politique et preuve que dorénavant la Maison-Blanche sera plutôt sur la défensive, contrairement à ses habitudes.
S. K.
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