Pourquoi le RND veut être à l’avant-garde du cinquième mandat
Par R. Mahmoudi – Emboitant le pas à son secrétaire général, le Conseil national du RND, réuni vendredi en session ordinaire, a appelé «avec insistance» le chef de l’Etat à répondre favorablement à la demande de «nombreux Algériens qui le prient de poursuivre sa mission en se présentant à l’élection présidentielle de 2019».
Dans un communiqué sanctionnant les travaux de cette réunion, et diffusé sur son site officiel, le parti d’Ahmed Ouyahia justifie son choix par le fait que «Abdelaziz Bouteflika demeure, incontestablement, l’homme qui rassemble et mobilise autour de lui la grande majorité du peuple algérien dont il a gagné la confiance et le soutien, au vu de son passé glorieux de moudjahid et aux performances acquises par le pays sous son règne», lit-on dans le communiqué.
A cette occasion, le Conseil national du RND assure le Président de son soutien indéfectible pour le restant du mandat en cours et de sa disponibilité sans faille pour «réussir sa candidature à un nouveau mandat». Indirectement, le parti d’Ouyahia se propose d’être partie prenante d’une précampagne qu’il sait difficile, voire houleuse, du fait que les partisans d’un cinquième mandat pour le chef de l’Etat, dans les circonstances actuelles, auraient à faire face à ceux qui, nombreux dans les partis de l’opposition, s’opposent à cette éventualité. Ceux-là mettent en avant l’état de santé du Président qui, selon eux, ne lui permet pas de briguer un nouveau mandat et qualifient, d’ores et déjà, cette hypothèse comme un «coup de force» et un «acte anticonstitutionnel», comme le pensent notamment les quatorze personnalités qui avaient signé, le 26 mais dernier, un appel demandant clairement au Président sortant de se retirer de la course.
Les partisans du cinquième mandat doivent également se préparer à affronter les voix qui commencent déjà à s’élever à travers les réseaux sociaux pour demander au chef de l’Etat, avec parfois une cruauté sans pareil, comme l’a fait l’ex-journaliste de l’ENTV à Bruxelles, de renoncer à brigueur un autre mandat.
Force est de constater que, face à cette offensive qui a pris des proportions alarmantes, la riposte des partis de la coalition gouvernementale a été plutôt molle, voire inaudible. Le RND et sont chef sont-ils prêts à défendre Bouteflika jusqu’au bout ?
R. M.
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