Wall Street
Par M. Aït-Amara – Oui, M. Ouyahia, nous savons que nous n’avons pas Wall Street et que nous ne l’aurons pas tant que vous perpétuerez le système tel que vous le concevez. Car votre système ne nous mènera pas au-delà de votre vision étriquée du progrès. Vous volez au secours de votre ministre Feraoun qui a trouvé la parade pour contourner la fraude au baccalauréat en fermant les vannes, en interdisant, en supprimant, en effaçant.
C’est l’essence même de votre système. Interdire faute d’avoir les moyens intellectuels suffisants pour penser les vraies solutions. Regardez autour de vous, M. Ouyahia ! N’allez pas très loin ! Regardez par la fenêtre de votre bureau, juste en face du siège de votre parti à Ben Aknoun. Vous y verrez un lycée français qui accueille des élèves algériens privilégiés – ou pas, d’ailleurs, puisqu’il suffit de payer la somme modeste de 25 000 ou 30 000 dinars pour pouvoir passer le bac français en candidat libre. Demandez-leur, à ces Français, comment se déroulent les épreuves du baccalauréat chez eux ! Ils vous expliqueront que chez eux, tout est informatisé et que les copies sont scannées instantanément, envoyées à des correcteurs disséminés à travers tous les pays où la France compte des lycées et corrigées dans les heures qui suivent l’examen.
Interdire. Voilà le maître mot. Interdire de stationner sans offrir d’alternative. Interdire d’ouvrir des bureaux de change sans pouvoir sauver le dinar de la dérive. Interdire de croire à un avenir meilleur sans que vous soyez accrochés aux leviers du pouvoir d’où vous n’avez pas déménagé depuis des décennies.
Oui, M. Ouyahia, nous n’avons pas Wall Street, mais nos enfants ont de la jugeote et leur génie dépasse de loin celui de la ministre Feraoun à laquelle vous offrez un blanc-seing, quitte à ramener le pays plusieurs années en arrière. Quant à la société, elle continuera d’avancer, même en traînant le boulet de votre pesanteur hautaine.
M. A.-A.
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