Assemblage de voitures en Algérie : bientôt de nouvelles taxes ?
Par R. Mahmoudi – Après le retrait de la taxe de 19% sur les véhicules assemblés, inscrite dans l’avant-projet de la loi de finances complémentaire, le gouvernement réfléchirait actuellement à l’instauration de nouvelles taxes douanières à l’importation des composants entrant dans l’assemblage de véhicules.
Selon le quotidien arabe Al-Arabi Al-Jadid, citant des sources proches du ministère de l’Industrie, cette nouvelle taxe serait au départ d’un taux relativement faible, jusqu’à atteindre 25%.
Si cette information se confirme, il faudra s’attendre à des réactions en chaîne des différents assembleurs de véhicules qui se plaignent déjà d’un environnement de plus en plus hostile avec, notamment, la persistance de la campagne de boycott à travers les réseaux sociaux. Ces assembleurs reprochent, en effet, aux autorités de ne pas leur avoir assuré toutes les facilités pour justifier un échec patent alors qu’en réalité ils bénéficient d’une exonération d’impôts sur cinq ans.
Autre alibi avancé par ces assembleurs : l’absence d’entreprise de sous-traitance en mesure d’assurer la fabrication d’un minimum de pièces détachées et de composants et d’assurer par là un transfert de technologie nécessaire pour l’essor de cette industrie en Algérie. Or, pour nombre d’experts, la faute incombe à ces mêmes opérateurs qui rechignent à faire appel à des entreprises de sous-traitance par souci de réduire le coût de production.
Résultats, le taux de performance de la plupart des assembleurs de véhicules ne dépasse pas 10%, alors que les prix proposés à la vente demeurent incomparablement supérieurs à ceux en vigueur dans certains pays voisins, sans parler des pays d’origine. Les arguments avancés par ces opérateurs cupides pour justifier le maintien des prix à des niveaux inaccessibles pour le citoyen algérien moyen, dont essentiellement la dévaluation du dinar, ne résistent pas devant toutes les largesses, administratives fiscales et douanières, dont ils continuent à bénéficier à ce jour.
R. M.
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