Ronronnements
Par Sadek Sahraoui – La classe politique a-t-elle déjà décidé de baisser le rideau et de partir en vacances ? Il y a tout le lieu de le penser. Pourtant, ce ne sont pas les débats aussi urgents que cruciaux qui manquent. Exit la récente saisie astronomique de cocaïne qui a entraîné dans son sillage l’éclatement d’un tas d’autres affaires de corruption, il y a moult sujets sur lesquels l’opinion aurait souhaité entendre les partis politiques. Il y a, par exemple, ces inquiétantes informations sur la possible faillite de la Caisse nationale des retraites qui provoquent déjà des nuits blanches aux contribuables.
Bien que nous soyons là face à une véritable bombe, pas un leader de parti n’a encore daigné s’exprimer sur la question. Par rapport à ce dossier sensible des retraites, il n’est pas attendu uniquement des partis la publication de communiqués incendiaires, mais toutefois très généraux contre «le pouvoir». C’est enfoncer des portes ouvertes que de dire que la raison d’être de militants politiques est également de préconiser des solutions. Et peu importe qu’elles soient prises en compte ou non. L’essentiel est d’en faire. Mais pour le moment, c’est le silence radio. Il est, d’ailleurs, à se demander si les questions de ce genre les préoccupent vraiment.
Force est de constater que sur d’innombrables dossiers, tout le monde s’embourbe très souvent dans les généralités et le combat idéologique stérile. Le discours de la classe politique sur les problèmes sociaux et économiques du pays est des plus indigents. Personne n’a encore donné la preuve qu’il avait une maîtrise réelle des dossiers. Certains pourront certainement dire qu’il faut faire preuve d’un peu d’indulgence à l’égard des partis du moment où ils n’ont pas toutes les données en main. C’est, certes, un argument qui peut être recevable. Après tout, qui veut, peut. Aussi, cet argument ne saurait excuser complètement l’insoutenable amateurisme dont ils font preuve actuellement. Les partis politiques ne doivent pas perdre de vue que le diable se cache dans les détails.
S. S.
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