Limogeage de Hamel et Nouba : Bouteflika met fin à une guerre de clans
Par Sadek Sahraoui – Difficile de ne pas lier le remplacement, hier, du général-major Menad Nouba par le général El-Ghali Belksir à la tête de la Gendarmerie nationale avec le limogeage, la semaine dernière, du chef de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel. En réalité, le lien avait été établi par l’ancien patron de la Garde républicaine lui-même lorsqu’il n’avait pas hésité à accuser publiquement son homologue de la Gendarmerie d’avoir tenté d’exploiter l’affaire de la cocaïne pour le fragiliser. Les choses n’ont pas été dites de la sorte mais c’est tout comme.
Sans nul doute donc, l’un comme l’autre payent aujourd’hui chèrement leur tentative de régler leurs petits comptes par des institutions sécuritaires interposées. Car il ne faut pas se tromper, le départ du général Menad Nouba a aussi toutes les allures d’une sanction. Après tout, qu’il a hérité du poste. La célérité avec laquelle ces deux personnalités importantes de l’échiquier sécuritaire nationale viennent d’être débarquées rappelle que l’Algérie est loin d’être ce bateau ivre où les «clans» passent leur temps à s’écharper avec des crocs de bouchers que se complaisent à décrire nos ennemis.
Et l’épée de Damoclès s’est abattue d’autant plus vite qu’en étalant publiquement leurs différends, Abdelghani Hamel et Menad Nouba ont justement participé à accréditer l’idée qu’il existe réellement une guerre de clans en Algérie. C’est là que le bât blesse. Les médias étrangers traditionnellement hostiles à l’Algérie n’ont d’ailleurs pas hésité à exploiter la situation pour s’en donner à cœur joie et présenter l’Algérie comme étant un pays au bord de l’explosion. Leur éjection du circuit prouve a contrario que guerre de clans ou pas, il y a un puissant arbitre capable de distribuer des cartons rouges et d’expulser les mauvais joueurs.
En se manifestant d’une façon aussi martiale, cet arbitre, ici la présidence de la République, donne une nouvelle fois la preuve qu’elle ne compte pas pour du beurre et qu’elle a les moyens de sévir quand le besoin s’en fait sentir. Le cas de Hamel et de Nouba a valeur d’avertissement à tous ceux qui auraient à l’idée de s’aventurer hors des rangs.
S. S.
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