Légalisation de l’homosexualité en Tunisie : les prédicateurs crient au scandale et menacent
Par Sadek S. – Le syndicat de base des prédicateurs de Tunisie, relevant de l’UGTT, a exprimé son «rejet catégorique» des recommandations du rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe), estimant qu’elles sont «en contradiction avec la religion islamique, sapent l’organisation de la famille et les valeurs morales et sont contraires à l’instinct humain». Dans une déclaration rendue publique reprise par la presse tunisienne, le syndicat a mis en garde contre «la divergence nette du rapport avec les préceptes du saint Coran et la Sunna du Prophète, les avis unanimes des oulémas au sujet de certaines dispositions de la charia islamique qui ne sont pas sujettes à interprétation ou amendement».
Le syndicat de base des prédicateurs de Tunisie estime également que «le rapport comporte certaines recommandations contraires à l’instinct humain et portent atteinte à l’identité tunisienne». Le rapport de la Colibe a été présenté le 8 juin dernier au président de la République, Béji Caïd Essebsi, et diffusé sur internet le 12 du même mois, rappelle-t-on. Il comporte plusieurs recommandations visant le renforcement des libertés individuelles, notamment l’égalité dans l’héritage, l’abolition de la peine de mort, l’annulation de l’incrimination de l’homosexualité, l’emprisonnement de trois mois de tout agresseur de la vie privée, l’annulation de la dot et des délais de viduité.
La présidente de la Commission, Bochra Bel Haj Hmida, a estimé que ces recommandations «sont en conformité avec les conventions internationales signées par la Tunisie et avec les dispositions de la constitution de 2014». Elles ont suscité toutefois une grande polémique. Certaines parties ont dénoncé le contenu du rapport, estimant qu’il s’oppose aux valeurs et aux principes de l’islam, comme l’université de la Zitouna, tandis que 34 organisations et associations de la société civile ont estimé que ce rapport est conforme aux normes internationales des droits de l’Homme et aux orientations modernistes de l’Etat tunisien.
Sadek S.
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