Condamné à 7 ans de prison pour «espionnage» : Merzoug Touati en grève de la faim
Par Hani Abdi – Le blogueur Merzoug Touati observe depuis le dimanche 8 juillet une grève de la faim illimitée. C’est ce qu’a annoncé son avocat, Boubekeur Hamaïli, dans une déclaration rendue publique aujourd’hui.
L’avocat, qui a plaidé la cause de Merzoug Touati avec Me Salah Debbouz, affirme avoir rendu visite à son client le mercredi 11 juillet. «Je l’ai trouvé dans un état psychologique et physique inquiétant, après deux jours de grève de la faim», assure son avocat, selon lequel Merzoug Touati a recouru à cette forme extrême de protestation pour réclamer son innocence et exiger l’annulation de sa condamnation à 7 ans de prison ferme pour une affaire d’«espionnage».
Me Hamaïli affirme que son client demande également une enquête sur la violation du secret d’instruction, après «les fuites organisées» à travers un média privé bénéficiant de complicités en haut lieu de l’Etat. Merzoug Touati exige donc sa libération et l’annulation du jugement prononcé par la cour d’appel de Béjaïa.
Emprisonné à Oued Ghir, Merzoug Touati veut par sa grève de la faim faire pression sur les hautes autorités du pays, considérant que son procès «est éminemment politique». La condamnation du blogueur a provoqué des réactions des ONG de défense des droits de l’Homme mais aussi de certains partis de l’opposition.
Des sit-in et des rassemblements de solidarité ont été organisés. Dans un communiqué, les animateurs du Café littéraire de Béjaïa se sont insurgés contre «les violences policières qui ont ciblé des militants et élus municipaux de cette localité» et appellent «fortement à une indispensable solidarité citoyenne et agissante avec toute victime de ce régime dictatorial, quelles qu’en soient leurs convictions politiques, philosophiques ou religieuses».
H. A.
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