Il vient d’être expulsé par Paris : le terroriste Djamel Beghal arrive à Alger
Le terroriste Djamel Beghal, considéré comme le mentor de Cherif Kouachi et d’Amédy Coulibaly, deux des auteurs des attentats de janvier 2015 à Paris, a été expulsé ce lundi vers l’Algérie à sa sortie d’une prison française. Agé de 52 ans, déchu de la nationalité française, Djamel Beghal a quitté la prison de Vezin-le-Coquet (Ouest), «vers 5h30 (3h30 GMT, ndlr) en vue d’être reconduit à la frontière» selon une source syndicale citée par l’AFP. Son vol a décollé peu après 10h30 de l’aéroport parisien de Roissy en direction d’Alger, ont indiqué des sources proches du dossier. «Il a été libéré ce matin à 5h20, pris en charge par la (police aux frontières). Il a adopté un comportement calme et n’a pas été surpris de l’heure de son départ», a précisé l’administration pénitentiaire à l’AFP.
Dans le viseur des autorités françaises depuis le milieu des années 1990, Djamel Beghal a été déclaré expulsable en 2007, deux ans après avoir été condamné à 10 ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste. A Vezin-le-Coquet, en Bretagne, il terminait de purger sa seconde peine de dix ans de prison pour un projet d’évasion en 2010 de Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien du Groupe islamique armé (GIA) condamné à perpétuité pour l’attentat à la station RER Musée d’Orsay en 1995 à Paris. Les autorités françaises, qui souhaitaient le voir retourner en Algérie, discutaient depuis plusieurs semaines avec Alger des conditions de son retour dans son pays natal, qu’il avait quitté à l’âge de 21 ans pour venir en France.
Djamel Beghal aura effectué au total près de 17 ans de détention dans les prisons françaises. Il est devenu une référence pour trois générations d’apprentis terroristes. Condamné en 2005, il avait reconnu – avant de se rétracter en expliquant avoir été torturé par les enquêteurs émiratis – avoir été mandaté par un proche de Ben Laden pour préparer un attentat contre l’ambassade et un centre culturel américains. Selon les médias français, c’est à la prison de Fleury-Mérogis, dans la banlieue parisienne, qu’il fait la connaissance des futurs auteurs des tueries de janvier 2015 à Charlie Hebdo et au magasin Hyper Cacher. Selon les enquêteurs cités par la presse française, il devient leur «mentor», respecté pour sa «science religieuse». Libéré en 2009, il est assigné à résidence dans le Cantal (Centre), en attendant une possible expulsion – à laquelle s’oppose alors la Cour européenne des droits de l’homme. Des photos le montrent au côté d’Amédy Coulibaly, venu lui rendre visite. Il est à nouveau arrêté en 2010 et a passé une dizaine d’années à l’isolement.
R. I.
Comment (61)