Aucun soutien n’a été apporté à l’Algérie durant la décennie noire selon Aït Hamouda
Par Hani Abdi – Le député indépendant Nordine Aït Hamouda a relevé, devant des membres de la commission de l’Union européenne, les dangers d’un traitement laxiste du phénomène du terrorisme qui n’a pas de nationalité. Dans une intervention consacrée en partie à la dramatique expérience algérienne durant la décennie noire, ce député indépendant a affirmé que la lutte contre l’hydre terroriste est un travail de tous les jours.
«Le terrorisme est comme la grippe aviaire, il ne connaît pas de frontières. En tant que démocrates, il est de notre devoir de protéger la démocratie pour qu’elle ne soit pas un moyen entre les mains des terroristes pour assassiner la démocratie», a-t-il affirmé dans son discours, estimant que «c’est le laxisme des autorités, le laissez-faire des parents, le mépris des politiques, l’arrogance des journalistes, la tolérance de la société et la négligence de l’école conjugués à la passivité et parfois la complicité des gouvernants qui ont causé la faillite puis l’errance et l’ignorance qui ont fait de notre jeunesse une proie entre les mains des organisations terroristes».
Nordine Aït Hamouda a considéré que se dresser contre cette hydre qui sème la mort et le deuil au sein des populations est plus qu’un devoir. Nordine Aït Hamouda a fait une rétrospective de ce qui s’est passé durant les années 1990 en Algérie, en pointant le laxisme, voire la complicité des Occidentaux et plus particulièrement des Européens qui acceptaient d’accueillir chez eux des terroristes. «Ceux qui assassinaient sauvagement journalistes, intellectuels, syndicalistes, hommes politiques, médecins, hommes de théâtre, chanteurs, jeunes filles refusant de porter le voile, et même des bébés arrachés à leurs mères ont trouvé grâce et accueil dans certaines capitales européennes», a-t-il dénoncé, précisant qu’en revanche «les patriotes résistants qui ont pris les armes pour défendre leur village, leur honneur et prêter main forte aux appelés du Service national pour venir à bout de la bête immonde, étaient, pour certains donneurs de leçon occidentaux et autres revanchards nostalgiques de l’Algérie française, des indésirables». Nordine Aït Hamouda a exprimé toute sa fierté d’avoir été «le principal initiateur de la résistance citoyenne à la tête d’un groupe d’autodéfense en Kabylie». Il dit assumer l’entière responsabilité d’avoir «pris les armes contre ces criminels».
«La passivité et le manque d’anticipation de certains gouvernants européens font qu’aujourd’hui – à titre d’exemple – la France abrite quelque 1 700 terroristes, la Belgique 470, l’Allemagne 760, la Suède et la Norvège près de 300… Et la contamination est presque dans tous les pays de votre communauté», a-t-il souligné. Ce député indépendant a souligné que l’Algérie avait connu le terrorisme des Groupes islamiques armés bien avant qu’il se greffe dans ces autres pays. «Même si le premier attentat inaugural de la fameuse décennie noire remonte à 1990, les actes de propagande, de radicalisation et de violence ont commencé à la fin des années soixante. Pendant plus d’une décennie, l’Algérie a été isolée et aucun soutien n’a été apporté à notre peuple qui ne voulait pas abdiquer», a-t-il relevé devant les membres de la commission de l’UE.
Nordine Aït Hamouda a rappelé comment certains journalistes européens avaient traité les évènements vécus en Algérie durant ces années de braise. Il a relevé qu’ils qualifiaient le drame algérien de «guerre civile, alors qu’elle était une guerre contre les civile». Ce député indépendant a affirmé que les Européens étaient restés aveugles, sourds et muets aux massacres commis par des terroristes.
Pour lui, «certains gouvernants sont coupables de non-assistance à peuple en danger». «Par leur passivité, pour ne pas dire complicité, ils ont fait acte d’atteinte aux droits de l’Homme qu’ils s’évertuent de protéger», a-t-il soutenu, assurant que le peuple algérien a vaincu, seul, l’hydre terroriste. Nordine Aït Hamouda a souligné que «durant sa peine et sa souffrance, le peuple algérien est resté digne».
«Nous n’avons connu ni exode ni migration de masse pour fuir le terrorisme. Nous sommes un peuple de résistants», a-t-il insisté, assurant que s’il s’était permis une telle rétrospective, c’est pour alerter les Européens que «le combat qui doit être livré à ce fléau s’impose au quotidien, dans tous les domaines d’activité et concerne toute personne dotée d’intelligence et imprégnée des valeurs de liberté et des droits de l’Homme».
H. A.
Comment (21)