Le gouvernement français accusé de détourner l’argent des musulmans
Par R. Mahmoudi – Sept membres d’un groupe de travail indépendant, chargé de mener «la consultation des musulmans de France» dans le cadre de la réorganisation de l’islam de France, accusent le gouvernement de faire dans la récupération politicienne et, pis encore, de détourner l’argent provenant des dons des musulmans et de ponctionner le marché du halal, «afin d’imposer ensuite ses imams et sa vision de l’islam, sur le temps long».
Dans une tribune publiée ce vendredi, les sept membres du groupe «Consultation de musulmans» mettent en garde contre les conséquences de l’implication du gouvernement dans la démarche qu’ils avaient initiée pendant quatre mois, et qui les avaient conduits à consulter des dizaines de milliers de musulmans, partout en France, en vue de repenser la manière dont leur religion pourrait s’organiser de manière «constructive et indépendante».
Critiquant le rôle de l’Etat, les signataires de la tribune estiment que celui-ci «s’est comporté exactement comme prévu : après s’être muré dans le silence et avoir minimisé l’importance de la consultation, le gouvernement a retardé ses annonces sur «l’islam de France» et, un miracle (ou une récupération) n’étant jamais impossible, voici que le gouvernement souhaite lui aussi «consulter» les musulmans, à travers une grande concertation menée par les préfets», s’insurgent-ils.
Ils accusent l’Etat de piétiner «allègrement» le principe de laïcité pour s’ingérer dans la gestion du culte musulman et de chercher à prendre le contrôle de l’argent des fidèles «pour mieux leur dicter ses choix idéologiques et politiques». Aussi, reprochent-ils au gouvernement d’être «tellement à court d’idées que le seul dispositif qu’ils ont été capables de concevoir pour légitimer un «plan islam» (…) a été d’organiser des simulacres de consultation, lors desquels les préfets convoquent les quelques dignitaires musulmans locaux avec lesquels ils sont déjà en relation, pour leur administrer de (non moins) vigoureux rappels (tout aussi) républicains qu’à leurs collègues à l’échelle nationale».
Le groupe qui revendique son autonomie d’action affirme sa volonté de poursuivre son travail de consultation et promet de rendre publiques ses conclusions à la rentrée.
R. M.
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