Suivant l’exemple de l’Algérie : la Libye refuse d’accueillir les migrants
Par R. Mahmoudi – Emboitant le pas à l’Algérie, la Libye s’oppose fermement à l’installation de centres de rétention pour migrants clandestins sur son sol, comme le souhaitaient les pays de l’Union européenne.
La réponse est venue du chef du gouvernement libyen d’union nationale, Fayez Al-Sarraj, qui a déclaré au quotidien allemand Bild : «Nous sommes absolument contre le fait que l’Europe veuille tout à fait officiellement installer chez nous les migrants illégaux dont on ne veut pas dans l’Union européenne.» Et d’ajouter : «Nous ne ferons pas non plus de «deals» avec l’UE, comme prendre en charge des migrants illégaux en échange d’argent».
Le chef du gouvernement libyen se dit très étonné qu’en Europe «plus personne ne veuille accueillir de migrants, mais qu’on nous demande d’en accueillir des centaines de milliers ici», a-t-il poursuivi, tout en appelant les Européens à exercer plus de pression sur les pays d’origine des migrants, plutôt que sur la Libye, utilisée par les passeurs comme zone de transit, profitant de la situation chaotique qui prévaut dans ce pays depuis le renversement du régime du colonel Mouammar Kadhafi en 2011 par les armées de l’Otan.
Pour rappel, l’Algérie avait, par la voix du chef de la diplomatie, Abdelkader Messahel, clairement affiché son refus d’installer des centres d’accueil de migrants clandestins sur son territoire. «Il est exclu que l’Algérie ouvre une quelconque zone de rétention. Nous sommes déjà confrontés aux mêmes problèmes. Nous procédons à des reconductions, mais nous le faisons selon des arrangements que nous avons avec les pays voisins», avait indiqué Messahel, le 27 juin dernier à la radio française RFI. Le ministre des Affaires étrangères avait levé ainsi l’amalgame que certaines officines étrangères entretenaient sur le traitement par l’Algérie du dossier de la migration clandestine.
R. M.
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