Offre de service

Mokri MSP islamistes
Le président du MSP Abderrazak Mokri. New Press

Par R. Mahmoudi – Que cache l’offensive politique que mène le MSP depuis quelques jours, en lançant son initiative appelant à la construction d’un consensus national avec le souhait bien affiché d’impliquer l’institution militaire ?

A première vue, le parti d’Abderrazak Mokri est dans son rôle de parti d’opposition qui cherche naturellement à se placer dans un échiquier politique appelé à se métamorphoser à l’orée des élections présidentielles du printemps 2019.

D’autres partis, comme le FFS, avaient fait, avant lui, la même proposition mais n’ont pas eu les mêmes échos. Si le MSP a, aujourd’hui, plus de chances d’être écouté, ce n’est pas parce que son projet serait plus persuasif ou plus souple, mais plutôt parce qu’il tombe à un moment où le pouvoir en place donne l’impression d’avoir besoin de réintégrer les islamistes dit modérés, dans le but de mieux les contrôler et, surtout, de juguler un tant soit peu cette déferlante salafiste qui a envahi nos mosquées et les lieux publics.

Il faut dire que les islamistes algériens eux-mêmes sont persuadés qu’ils demeurent, comme au Maroc, en Tunisie et dans la majeure partie de la région, incontournables ; incontournables pour assurer le pouvoir en place d’une légitimité populaire qu’ils croient détenir.

Donc, cette initiative du MSP vise moins à changer fondamentalement la donne politique, avec notamment sa proposition surréaliste de président et de chef de gouvernement «consensuels», qu’à maquiller une offre de service pour une nouvelle forme de participation au gouvernement, qui reste à discuter.

La direction du MSP avait déjà tenté plusieurs fois de négocier son retour en grâce, mais elle a préféré continuer à faire monter les enchères.

R. M.

Comment (2)

    lhadi
    23 juillet 2018 - 17 h 38 min

    Voilà dix huit ans qu’une oligarchie de fait prend des décisions dont une formidable conspiration du silence dissimule les enjeux et minimise les conséquences.

    
Qui peut croire, s’il regarde les choses avec un minimum de lucidité, qu’un peu de baumes sur les plaies ou des pansements sur une jambe de bois sont des réponses à la fois aux intérêts de chaque individu et aux impératifs du développement du pays ?

    Le vent de la colère qui souffle à travers le pays porte une exigence qui implique une reconnaissance donc une réponse adéquat à la souffrance, vécue ou subie, d’un peuple naufragé dans les problèmes quotidiens et les sarcomes inhérents au sous développement.

    
Lorsqu’il n’existe aucun espace pour sa reconnaissance, les victimes peuvent susciter ou alimenter de terribles dérives et contribuer à la déréliction du politique, à l’affaiblissement de l’Etat, à déséquilibrer le débat politique dans le sens des émotions et non dans celui de l’analyse rationnelle des faits.



    Le patriotisme exige de se livrer pour inverser le stéréotype patriarcal qui régente la vie de la nation afin de combler les déficits d’avenir, de rompre avec le sentiment du vide qui pourrait déboucher sur la recherche de l’épreuve physique comme mode d’affirmation de soi.



    La société algérienne est traversée par des tensions majeures parce que la politique menée par l’obésité du médiocre fait que notre pays est pris dans une tempête qui ne fait pas honneur, ce qui précisément porte aujourd’hui condamnation du système patriarcal qui regênte le pays.



    En vérité, on est au carrefour où un nouveau paradigme s’impose sous le label de la mobilisation des ressources humaines pour un choix de société qui prend forme d’un défi : prospérité et justice pour vaincre la misère, le chômage, l’oppression, l’inculture etc.

    

Fraternellement lhadi
    
([email protected]

    MELLO
    23 juillet 2018 - 12 h 21 min

    Si le MSP est sense’ etre plus ecoute’ que le FFS qui avait offert un meme projet de sortie de crise, c’est parce que ces islamistes ont ete ,deliberement, introduit par ce pouvoir afin de garder les renes de ce pays. Si ce pouvoir accepte ce qu’il a refuse’ au FFS , c’est effectivement du donnant donnant. La question qui reste posee : que nous ont rapporte’ ces islamistes qui sont manipules meme en tunisie , au Maroc et en Egypte ? Que de la violence, que des pratiques d’un autre age, que l’effondrement d’une grande partie de la societe’, a savoir la gente feminine. Ayant le meme projet de sortie de crise, pourquoi le MSP ne se rapproche pas du FFS ? La reponse est , surement, dans ce commentaire.

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