Trafic de drogue au Maghreb : le rapport qui incrimine Mohammed VI et le Makhzen
Par Sadek Sahraoui – Le site Maroc Leaks vient de tomber sur un rapport de l’ambassade américaine à Rabat qui met en lumière le rôle de la monarchie marocaine dans la prolifération du trafic de drogue dans la région. Ce rapport explique notamment de quelle manière le régime marocain est impliqué dans les opérations de soutien aux activités des trafiquants de drogue, «soit en fermant les yeux sur les activités de ceux-ci, soit en s’attaquant aux éléments des services de sécurité qui luttent contre la contrebande de la drogue».
Maroc Leaks explique, dans un article mis en ligne hier, que «c’est la première fois qu’un document officiel américain parle de l’implication du Maroc dans des affaires de trafic de drogue, en citant des responsables de la police marocaine travaillant au niveau de l’aéroport de Casablanca, sanctionnés à la mi-août de l’année 2009 après avoir arrêté les fils du président et d’un ministre sénégalais pour possession de drogue». Selon le rapport cité par le site marocain, «le roi Mohammed VI n’avait pas apprécié l’arrestation des fils du président et d’un ministre sénégalais à son insu et sans l’avoir consulté au préalable». C’est la raison pour laquelle, explique la même source, que «les deux Sénégalais furent ensuite libérés et les policiers sanctionnés».
Le rapport cite aussi un responsable de la police marocaine à Casablanca qui a été muté dans la ville occupée de Laâyoune après avoir implicitement accusé le régime du Makhzen d’être derrière la mafia de la drogue. Maroc Leaks révèle dans la foulée qu’«un autre rapport publié par WikiLeaks daté de 2008 parle de la corruption qui gangrène l’armée marocaine, notamment parmi les hauts responsables de l’institution militaire». On peut y lire, précise Maroc Leaks, que «l’armée marocaine souffre de corruption, de bureaucratie, de la baisse du niveau d’instruction des officiers et de la menace permanente de l’extrémisme de certains éléments». Et d’ajouter que le chef de la Gendarmerie royale, le général Hasni Ben Slimane, «serait impliqué dans des affaires de corruption».
S. S.
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