Tunisie : l’ex-garde du corps de Ben Laden remis en liberté
Par Sadek Sahraoui − La justice tunisienne a décidé ce vendredi la remise en liberté provisoire de l’ex-garde du corps présumé d’Oussama Ben Laden, Sami Idoudi, en détention préventive depuis son expulsion d’Allemagne où il résidait. «Sami Idoudi a comparu aujourd’hui (vendredi) devant un juge d’instruction au pôle antiterroriste, qui a décidé de le remettre en liberté provisoire puisque aucune charge n’a été retenue contre lui», a indiqué à la presse Sofiène Sliti, qui a toutefois précisé que l’enquête «était toujours en cours».
Sami Idoudi avait été expulsé d’Allemagne le 13 juillet dernier vers la Tunisie. A son arrivée, il avait aussitôt été arrêté par les autorités locales. L’homme, présenté comme Sami A. par les autorités allemandes et comme Sami Idoudi par la Tunisie, «a été reconduit en Tunisie et remis aux autorités tunisiennes», avait expliqué la porte-parole du ministère allemand de l’Intérieur, Annegret Korff, alors qu’il avait été interpellé fin juin en vue de son extradition.
A l’époque, Sofiène Sliti, porte-parole du pôle antiterroriste tunisien, avait précisé que le suspect avait suivi «des entraînements en Afghanistan et c’est [l’ancien] garde du corps d’Oussama ben Laden», tué en 2011 par les Américains. L’homme, âgé de 42 ans, arrivé en Allemagne pour la première fois en 1997, avait déjà été renvoyé vers la Tunisie. L’Office allemand des migrations avait levé, fin juin, une interdiction d’expulsion à son encontre, rendant ainsi son renvoi vers la Tunisie possible. Mais ce dernier avait déposé un recours en justice contre cette décision. Son expulsion a longtemps été bloquée par la justice allemande en raison des risques de torture qu’il encourait s’il venait à être remis aux autorités tunisiennes.
Marié et père de famille, cet homme vivait depuis 2005 à Bochum, dans l’ancien bassin industriel de la Ruhr. Il avait été classé comme «personne dangereuse» par les autorités régionales de Rhénanie du Nord-Westphalie. En 2015, une cour de justice allemande avait jugé que Sami A. avait soutenu Al-Qaîda et participé, à la fin des années 1990, à un entraînement militaire dans un camp de l’organisation en Afghanistan. L’intéressé avait nié ces affirmations et réfuté avoir été le garde du corps d’Oussama ben Laden, assurant avoir suivi une formation religieuse au Pakistan durant cette période.
Un demandeur d’asile afghan avait été expulsé d’Allemagne l’an dernier avant d’y être ramené en raison d’une décision de justice interdisant son expulsion. Il a depuis obtenu le statut de réfugié.
S. S.
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