Ils représentent 46,5% des chômeurs : 660 000 salariés ont perdu leur emploi
Par Hani Abdi − La crise économique, qui perdure depuis 2014, fait des ravages dans le monde du travail. En effet, quelque 660 000 salariés ont perdu leur emploi de 2017 à avril 2018, selon le dernier rapport de l’Office national des statistiques (ONS) sur l’emploi.
«Les chômeurs ayant déjà travaillé par le passé sont estimés à 666 000 personnes, formant ainsi 46,5% de la population en chômage; constituée majoritairement d’hommes (74,3%)», est indiqué dans ce rapport rendu public aujourd’hui. Selon l’ONS, les trois quarts de cette population travaillaient comme salariés non permanents et 70,2% étaient dans le secteur privé. Ces salariés devenus chômeurs étaient majoritairement en CCD. «63% ont quitté leur dernier poste d’emploi pour motifs de fin de contrat, de cessation d’activité ou de licenciement et 60% ont perdu leur emploi depuis moins d’une année», ajoute le même rapport.
Aussi, «la population qui se situe dans le ″halo du chômage″ a atteint, en avril 2018, 1434 000 personnes, soit une augmentation de 170 000 par rapport à septembre 2017». Le «halo du chômage» est défini, selon l’ONS, comme étant les personnes en âge d’activité (16 à 59 ans) qui déclarent être disponibles pour travailler mais qui n’ont pas effectué des démarches effectives pour chercher un emploi durant le mois précédant l’enquête, et sont considérées par conséquent inactives.
Autre élément dégagé par les statistiques de l’ONS : les femmes constituent 56,4% de cette catégorie de chômeurs. Les moins de 30 ans constituent plus de la moitié de cette population (52,1%), alors que 76,5% sont âgés de moins de 40 ans. Autrement dit, le chômage touche toujours plus la jeunesse. Les personnes à un faible niveau d’instructions sont les plus touchées par le chômage. Elles représentent 69,7% des chômeurs. D’ailleurs, 53,5% n’ont pas dépassé le cycle des études moyennes. Et près d’un tiers (32,7%) n’ont pas effectué de démarches pour trouver un emploi car ils pensent qu’il n’y a pas de postes d’emploi ou parce qu’ils n’ont pu trouver un emploi dans le passé.
L’ONS dit avoir appliqué les critiques du BIT dans la quantification du chômage en Algérie. Ainsi, «la population en chômage au sens du BIT est estimée à 1 378 000 personnes, le taux de chômage a atteint 11,1% au niveau national, avec une baisse de 0,6 point par rapport à septembre 2017». Le chômage est plus élevé chez les femmes : il est 9 % auprès des hommes et 19,5% chez les femmes. Des disparités significatives sont observées selon l’âge, le niveau d’instruction et le diplôme obtenu.
Ces chiffres sont indicateurs du ralentissement de l’économie nationale qui peine à créer de l’emploi. La tendance risque s’aggraver si la crise financière persiste.
H. A.
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