Qui consommera la viande saisie dans l’affaire des 701 kilos de cocaïne ?
Par Kamel M. – La direction du commerce au niveau de la wilaya d’Oran s’apprête à mettre en vente la viande importée par Kamel Chikhi et saisie dans le cadre de l’affaire de la tentative d’infiltration de 701 kilogrammes de cocaïne en Algérie, selon le quotidien Liberté.
Outre la polémique provoquée par la date de péremption de cette marchandise originaire du Brésil, la revente de cette viande dont l’importation est liée à une affaire de trafic de drogue paraît impossible. En effet, qui va se risquer à acheter une cargaison dans laquelle ont été cachés des paquets contenant de la cocaïne, une drogue dure dont la simple évocation révulse les Algériens ?
Les autorités ne semblent pas accorder quelque importance aux appels de nombreux intervenants qui demandent la destruction pure et simple de cette marchandise. Liberté parle d’un engouement de grossistes qui veulent sans doute profiter de prix cassés. Mais les citoyens refuseront à coup sûr de consommer une viande devenue «illicite» parce qu’elle a contenu de la cocaïne que les trafiquants ont dissimulée en son sein.
Par ailleurs, les importateurs de cette viande étant accusés d’être impliqués dans ce trafic de stupéfiants – bien qu’ils soient présumés innocents jusqu’à ce que la justice prononce son verdict –, les consommateurs s’interrogent sur le caractère halal de cette denrée et doutent de la sincérité de ses importateurs qui ne s’accommoderaient d’aucun scrupule puisqu’ils seraient liés aux réseaux mondiaux de trafic de drogue.
Quoi qu’il en soit, si cette viande est effectivement mise sur le marché, le consommateur est en droit d’en être informé et de savoir que la marchandise exposée chez le boucher provient de cette cargaison controversée.
K. M.
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