Surprenant sursaut d’orgueil du roi d’Arabie Saoudite devant Trump
Par Sadek Sahraoui – Le monde arabe vient de se distinguer par un surprenant sursaut d’orgueil concernant la question palestinienne. A la surprise générale, l’Arabie Saoudite et d’autres pays arabes ont exprimé en effet à l’Administration Trump leur refus d’accepter tout plan de paix pour le conflit du Proche-Orient qui n’inclurait pas la reconnaissance de Jérusalem-Est comme capitale de l’Etat de Palestine.
«Les Etats-Unis ont tort parce qu’ils croient qu’un pays peut satisfaire tous ses desiderata simplement en faisant pression sur les autres pays. Ce n’est pas une question de pression. Ça ne marche pas comme ça. Aucun dirigeant arabe ne peut abandonner El Qods et les Palestiniens», a confié à l’agence Reuters un diplomate arabe établi à Riyad.
Le roi saoudien, Salman ben Abdelaziz, a, selon la même source, fait connaître sa position lors d’une série de contacts qu’il a eus récemment avec de hauts responsables américains, le président palestinien Mahmoud Abbas et d’autres dirigeants arabes. Citant deux diplomates impliqués dans les consultations sur «l’accord du siècle» que prépare la Maison Blanche, le journal israélien «Haaretz» a lui aussi confirmé le refus saoudien. Le journal a rapporté également que le roi Salman a soutenu la position palestinienne et rejeté la médiation américaine. Il a, en outre, assuré les dirigeants arabes de l’adhésion du Royaume à l’Initiative de paix arabe, qui stipule l’établissement de l’Etat de Palestine dans les frontières de 1967 avec Jérusalem comme capitale.
Haaretz rappelle que le New York Times avait annoncé, il y a une année, la volonté du prince héritier Mohammed Ben Salman d’accepter un plan de paix n’incluant pas El Qods, ajoutant que depuis les choses ont changé, notamment à la lumière de la décision du président Donald Trump de reconnaître de façon unilatérale Jérusalem comme capitale.
Un diplomate a confié au journal israélien que les Saoudiens ont dit qu’ils ne pouvaient plus faire ce qu’il était possible de faire avant El Qods…
Pour leur part, la Jordanie et l’Egypte ont exhorté les Etats-Unis à ne pas avancer de plan de paix à moins d’être équitables avec les Palestiniens, avertissant la Maison Blanche qu’un accord biaisé avec Israël risquerait également de déstabiliser le Royaume hachémite, chose que le gouvernement jordanien rejette.
S. S.
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