Pourquoi Mohammed Ben Salmane a-t-il fait parler la mère de Ben Laden ?
Par Karim B. – Les plus grands médias internationaux ont relayé de façon systématique une interview «accordée» par la mère d’Oussama Ben Laden au journal britannique The Guardian. La mère du fondateur d’Al-Qaïda, qui coule des jours heureux à Jeddah, en Arabie Saoudite, reprend la rhétorique éculée du «fils victime de mauvaises fréquentations».
Alia Ghanem a accueilli les journalistes du quotidien britannique chez elle, en présence du frère d’Oussama Ben Laden. Faisant plus jeune que son âge, la mère du terroriste, abattu par les services de sécurité américains au Pakistan, explique que c’est à l’université de Jeddah qu’Oussama Ben Laden a «subi un lavage de cerveau». Oussama Ben Laden a été mis hors d’état de nuire mais l’université, elle, existe toujours et continue donc de fabriquer des terroristes à travers son enseignement wahhabite qui consiste à endoctriner les disciples pour répandre cette doctrine moyenâgeuse à travers le monde.
L’interview a pu avoir lieu grâce à l’autorisation de Mohammed Ben Salmane, précise The Guardian. Dès lors, plusieurs questions s’imposent : pourquoi le régime de Riyad sort-il la mère du chef terroriste de l’anonymat pour lui faire dire qu’Oussama Ben Laden, l’homme qui a chamboulé l’ordre mondial, n’est pas un bourreau mais la «victime» de précepteurs qui l’ont «dévié de la bonne voie» ? La famille Ben Laden n’a jamais été inquiétée, ni par les Américains qui ont continué à traiter avec les richissimes frères et sœurs de l’«Afghan arabe» de Bora Bora ni par les autorités saoudiennes qui, bien au contraire, semblent lui vouer de la déférence et faire preuve de complaisance envers elle.
Le régime de Ryad s’est-t-il entendu avec ses alliés occidentaux – Washington et Londres – pour tourner la page Al-Qaïda et effacer des mémoires l’image d’un Ben Laden puissant et dominateur qui serait, à en croire sa propre mère, un pantin manipulable et malléable à merci ?
L’interview d’Alia Ghanem cache forcément un dessein inavoué. Lequel ?
K. B.
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