Louisa Hanoune : «Le consensus de Mokri ne nous intéresse pas !»
Par Hani Abdi – La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, n’y est pas allée de main morte pour critiquer l’initiative du président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Mokri.
Intervenant lors d’une rencontre partisane à Alger, la pasionaria du PT a clairement affiché son désintérêt pour cette initiative politique qui vient, selon elle, rajouter du flou à une scène politique qui manque terriblement de visibilité. «Le consensus de Mokri ne nous intéresse pas», a affirmé Louisa Hanoune qui estime qu’il y a une inflation d’initiatives politiques dans un contexte marqué par d’incertitudes et de dangers pour le pays. La première responsable du PT a totalement rejeté cette initiative qui s’ajoute à une multitude de projets émanant de forces politiques aux principes et lignes directeurs diamétralement opposés.
Pour Louisa Hanoune, il est politiquement insensé de parler de «consensus» quand on connaît ce qui sépare les projets politiques des uns des autres. Louisa Hanoune n’a pas apprécié, non plus, l’appel du président du MSP à l’intervention de l’ANP. Elle s’interroge d’ailleurs sur les visées d’un tel appel dans le contexte actuel.
«Le PT est dans une dynamique politique depuis un bout de temps. Nous militons pour une assemblée constituante à laquelle nous avons appelé et pour laquelle nous avons lancé une pétition», a souligné Louisa Hanoune pour qui la différence entre une assemblée constituante et un projet de consensus, c’est que la première se fait avec le peuple, alors que le deuxième a besoin d’être parrainé. L’initiative du PT vise à collecter un million de signatures pour l’institution d’une assemblée constituante de laquelle émaneront des institutions légitimes.
Louisa Hanoune a précisé que le PT voulait par son initiative «rendre la parole au peuple» pour décider en toute souveraineté de son avenir. Louisa Hanoune s’est exprimée sur la situation générale du pays et sur les derniers développements relatifs à l’affaire de tentative d’introduction de cocaïne par le port d’Oran, qu’elle considère comme une «agression extérieure». Elle s’est élevée également contre la détérioration de la situation des droits de l’Homme avec la multiplication d’entraves au droit syndical et l’emprisonnement de défenseurs des droits de l’Homme. Elle estime que l’absence de contrôle effectif des affaires publiques ont aggravé dangereusement la situation générale du pays.
Louisa Hanoune craint ainsi que le divorce entre les gouvernants et les gouvernés soit presque définitif. Elle assure que la campagne du PT pour un changement du système en place, véritable danger pour l’Etat algérien, se poursuit avec des centaines de nouvelles signatures de citoyens collectées durant ce mois de juillet.
H. A.
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