Conflit entre l’Arabie Saoudite et le Canada : l’Algérie prend position
Par Kamel M. – L’Algérie vient de prendre position dans la crise diplomatique qui oppose l’Arabie Saoudite au Canada. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères rappelle, en effet, que «des relations fraternelles profondes lient l’Algérie et le royaume d’Arabie Saoudite», en guise de conclusion à un appel aux deux pays à «se conformer dans leurs relations étrangères aux principes du droit international et à la Charte des Nations unies, notamment en ce qui concerne le respect de la souveraineté des Etats et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures».
Le message est clairement adressé au Canada, quand bien même il est voilé dans une tournure diplomatique.
Le communiqué du ministère des Affaires étrangères souligne que l’Algérie «suit avec inquiétude les conséquences de la crise dans les relations entre l’Arabie Saoudite sœur et le Canada», confirmant ainsi la position constante de l’Algérie aux côtés du régime wahhabite des Al-Saoud, y compris dans la guerre que celui-ci conduit contre une partie du peuple yéménite.
L’Algérie a de tout temps condamné les attaques aux missiles lancés à partir du Yémen et qui visent des bases militaires en Arabie Saoudite, mais aucune déclaration dénonçant le massacre de civils dans les bombardements – qui font des centaines de morts et de blessés dans ce pays encerclé par l’armée saoudienne et ses alliés arabes depuis plusieurs années – n’a été rendue publique depuis le début du conflit armé.
Pourtant, l’Arabie Saoudite, qui nous a exporté son idéologie extrémiste, matrice du terrorisme islamiste qu’elle a financé et entretenu en Algérie, a longtemps penché pour son ancien allié marocain avant de tourner casaque pour des raisons d’intérêts géostratégiques. Riyad a durant de longues années financé l’armée de Mohammed VI qu’elle a équipée auprès des Etats-Unis.
La position officielle de l’Algérie ne reflète, en tout cas, pas l’opinion de la rue algérienne vis-à-vis du régime des Al-Saoud qui a fait preuve de lâcheté dans le dossier palestinien. L’affaire de la banderole brandie par des supporters à Aïn M’lila et la réaction violente des Saoudiens est encore vivace dans la mémoire des Algériens, qui ont vu dans les plates excuses présentées par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et les sanctions prises contre les supporters, une soumission aux monarques hypocrites du Golfe.
K. M.
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