Le mouvement Mouwatana : une escroquerie politique
Benteboula Mohamed-Salah* − «L’opportunisme est la forme politique de l’égoïsme.» (Edouard Herriot). Cette citation s’applique assez bien aux initiateurs du «mouvement» Mouwatana qui accourent quand l’assiette est servie par l’opportunisme politique, mangent à foison et, afin d’éviter de faire la vaisselle, une fois rassasiés, s’en vont pitoyablement.
Le mouvement Mouwatana, créé dans une officine en juin 2018, n’a de citoyenneté que le nom. Il est constitué en partie de faux intellectuels reconvertis en soi-disant élite politique au service de leurs intérêts personnels, qui instrumentalisent la démocratie et la diversité culturelle du pays, au point où certains d’entre eux rivalisent de nullité. Les rédacteurs de la «charte du mouvement» ont copié des phrases tirées de textes de loi : des mots défilent et les arguties pullulent ; leur inculture est caractérisée par l’absence de références historiques.
Certains membres du «mouvement», qui ont des parcours politiques sinueux, ne cessent de suggérer de promouvoir la démocratie : des opportunistes dans le sens où ils règlent leur conduite politique selon les circonstances du moment, des candidats pressés d’obtenir un maroquin, animés d’un idéal mesquin digne des fonctions politiques qu’ils ont occupées, capables de troquer leurs principes contre une ligne supplémentaire dans leur CV, cherchant à se prosterner devant le plus offrant, décrédibilisant ainsi leur démarche. Pis, leurs CV politiques montrent le mépris affiché à l’égard du suffrage universel.
Les principaux membres du «mouvement» ne possèdent pas les instruments nécessaires pour maîtriser la joute oratoire. Des babillards qui se mêlent de prodiguer des leçons de diplomatie dont ils auraient fort besoin pour eux. Des personnages éclectiques, capables de manger à tous les râteliers et de boire à tous les abreuvoirs installés dans le champ politique, pour repaître leur vanité et, après avoir franchi la ligne rouge, celle du respect de la volonté populaire.
Un «mouvement» de plus, une manœuvre de tromperie honteuse dont la seule hantise est la récupération politique. Les fondateurs de Mouwatana sont des stagiaires en analyse politique perdus entre la bêtise et le recours aux arguments ad hominem et ad personam. Ils animent des meetings et prononcent des discours n’incluant pas dix mots d’un dictionnaire politique.
Pour que les faits marquants de l’actualité politique soient traités convenablement, il convient de rappeler aux apprentis sorciers qui dirigent ce mouvement que l’expérience est une lanterne qui n’éclaire que celui qui la porte.
Ainsi, les instigateurs du «mouvement» devraient tout miser sur un nouveau credo : l’opportunisme, tout l’opportunisme, rien que l’opportunisme, car il n’a jamais été aussi aisé de se prétendre démocrate.
B. M.-S. (*géographe)
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