Le rassemblement de Mouwatana Place des Martyrs à Alger réprimé
Par Hani Abdi – Le rassemblement auquel ont appelé les animateurs du mouvement Mouwatana à la Place des Martyrs à Alger a été réprimé. Les animateurs de ce mouvement, à l’instar de Zoubida Assoul et Sofiane Djilali, ont été évacués des lieu x, alors qu’ils tentaient d’expliquer leur démarche à des citoyens venus à ce rassemblement.
Tous les dirigeants de Mouwatana ont été arrêtés ainsi que plusieurs cadres de Jil Jadid. Après un procès verbal, la police a relâché en fin d’après-midi toutes les personnes arrêtées. Le mouvement Mouwatana, créé il y a seulement quelques mois, œuvre à un changement radical, mais pacifique.
Considérant que le poste du président de la République est vacant en raison de la lourde maladie dont souffre le président Bouteflika, ce mouvement appelle ainsi à la mobilisation citoyenne afin de faire repousser la tentation autoritaire.
Le mouvement Mouwatana rejette la présidence à vie du président Bouteflika. «Le pouvoir et ses soutiens auront à assumer les conséquences de toute réaction populaire dont les prémisses se multiplient», note encore le mouvement qui affirme «prendre ses responsabilités» et «défendre de manière pacifique, mais résolue, l’honneur de ce pays», avertit ce mouvement composé, outre Zoubida Assoul et Sofiane Djilali, de l’ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour.
«Dans ce climat général d’un coup d’Etat rampant opéré par une clique utilisant comme otage consentant un homme qui a trahi le serment constitutionnel en profitant d’une démission générale des institutions pourtant impliquées dans le maintien de ce régime en dérive mafieuse, les Algériens sont en droit de réagir et de refuser l’humiliation qui leur est imposée», souligne le mouvement dans un communiqué parvenu à notre rédaction.
Il s’élève contre l’interdiction «illégale» de son sit-in
Le mouvement Mouwatana dénonce l’empêchement de son rassemblement à la Place des Martyrs, à Alger. «Joignant le geste à la parole, Mouwatana a organisé ce matin, à la Place des Martyrs à Alger, un sit in pour dénoncer les préparatifs de l’humiliant 5e mandat et réclamer l’instauration d’un véritable Etat de droit», souligne le mouvement dans un communiqué rendu public après l’interdiction de son sit-in. «Malgré l’extrême discrétion dans l’organisation de cette sortie, les éléments de la police, en tenue civile, ont très rapidement inondé la Place des Martyrs et empêché le déroulement de la manifestation», affirme ce mouvement dans le même communiqué.
«Très rapidement, l’ensemble des dirigeants de Mouwatana, ainsi que plusieurs cadres de Jil Jadid ont été arrêtés et dirigés vers les locaux de la police. Il y eut quelques échauffourées à cause des réquisitions des téléphones portables par la police qui ont réussi à supprimer un grand nombre d’images et de vidéos», ajoute-t-on dans le même communiqué.
Le mouvement Mouwatana souligne qu’ «en plus des présidents des partis présents (Zoubida Assoul et Soufiane Djilali), les militants arrêtés sont : Smail Saidani, Abdelghani Badi, Salah Debbouz, Mehdi Djabri, Habib Brahmia, Noureddine Oukrif, Amine Arib, Meriem Saidani, Lakhdar Amokrane, Fawzi Beggah, Anis Hamidi, Mourad Nahi, Hocine Ziane».
Après audition sur Procès-Verbal, l’ensemble des militants ont été relâchés en fin de matinée, assure Mouwatana qui «s’élève contre cette répression des libertés qui, théoriquement, sont inscrites dans la Constitution». «Cette interdiction est le fait d’une instruction du wali d’Alger qui ne se réfère à aucune loi publique et de ce fait est illégale», souligne ce mouvement qui dénonce l’utilisation de tous les moyens de l’Etat par le pouvoir, faisant remarquer que «le FLN et le RND sont couverts par les médias publics, utilisent les organisations de «masse», l’université et tout le reste, l’opposition est interdite d’expression et de tout mouvement».
«Mais les Algériens connaissent aujourd’hui la vérité : le Président est un homme absent, et seuls ceux qui profitent de cette situation pour des raisons de pouvoir et d’argent l’imposent à la nation !», conclut ce mouvement, dont le porte-parole est Zoubida Assoul.
H. A.
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