L’enquête sur l’affaire de la cocaïne atteint de hauts responsables
Par R. Mahmoudi – Le quotidien Ennahar a révélé que l’enquête et les investigations sur le scandale de la cocaïne ont été relancées avec, à l’entrée, des convocations adressées à des fils de hauts responsables directement liés au principal suspect Kamal Chikhi, dit le «Boucher».
Le journal souligne que l’enquête inclurait cette fois les fils de hauts fonctionnaires, dont le fils d’un général de haut rang qui, selon les premiers éléments de l’enquête, aurait rencontré, à plusieurs reprises, le principal accusé en Espagne. La même source a souligné que le général en question a été limogé par le président de la République il y a quelques jours. Cette décision serait motivée par la volonté d’épargner à la justice d’éventuelles influences qui perturberaient le cours de l’enquête.
Des sources concordantes affirment que le juge d’instruction commencera très prochainement à envoyer des convocations à des ministres dans l’actuel gouvernement, ainsi qu’à des proches parents à eux, liés au scandale de la cocaïne. Cependant, d’après certaines sources, les ministres ne seront entendus qu’une fois libérés de leurs responsabilités au sein du gouvernement. Chose qui conforte, par ailleurs, l’hypothèse d’un remaniement ministériel imminent.
Prise dans un contexte global, la réactivation de l’enquête sur cette affaire de la cocaïne, en ce moment précis, confirme l’existence d’un lien direct entre ce scandale et le vaste mouvement enclenché depuis quelques semaines au sein des corps de sécurité, dans un sens où l’enquête n’aurait pu avancer que dans un climat assaini et, surtout, apaisé. Ce qui laisse supposer que les permutations et les mises à la retraite au sein des institutions sécuritaire et militaire vont connaître une trêve.
Il faut rappeler que tout a commencé avec la mise à l’écart tonitruante de l’ex-patron de la DGSN, le général Abdelghani Hamel, fin juin dernier, suite à une déclaration jugée «inappropriée» sur le déroulement de l’enquête dans l’affaire de la cocaïne qui venait d’éclater. Ce limogeage sera rapidement suivi d’une série d’autres décisions touchant successivement les corps de la gendarmerie et de l’armée, sans qu’aucune explication officielle ait été fournie. Le silence de la présidence de la République et des hautes autorités militaires sur ces annonces alimentaient les supputations les plus saugrenues et empêchaient de fait une lisibilité juste et objective des perspectives qui attendent le pays.
R. M.
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