Argent libyen séquestré : le cabinet d’affaires anglais Maitland nous écrit
L’article intitulé «Tripoli tire la sonnette d’alarme : les Anglais cherchent-ils à voler l’argent des Libyens ?», consacré par Algeriepatriotique au fonds souverain libyen dont les avoirs sont bloqués à Londres depuis des années, n’a pas laissé les milieux d’affaires britanniques indifférents. C’est que la crédibilité de la justice britannique et plusieurs milliards de dollars sont en jeu.
Freddie Barber, un conseillé du cabinet d’affaires Maitland, qui travaille visiblement pour le compte La Libyan Investment Authority (LIA), tente de rassurer dans un mail qu’il nous a adressé sur le fait que les autorités britanniques n’ont pas l’intention de spolier les Libyens de leurs richesses. Barber explique que la décision du Tribunal de commerce de Londres de placer sous séquestre les avoirs de la LIA est motivée par le flottement qui a caractérisé pendant longtemps les structures dirigeantes de l’institution et la lutte acharnée entre Tripoli et Benghazi pour faire main basse sur les centaines de milliards de dollars placés par Mouammar Kadhafi dans les banques occidentales et africaines. Autrement dit, et à croire l’employé de Maitland, la justice britannique n’a fait que protéger l’argent des Libyens.
Soit, mais il se trouve qu’en même temps le directeur légitime de la LIA, Ali Mahmoud Hassan Mohamed, dit ne pas comprendre, dans un communiqué rendu public mardi 28 août, pourquoi la justice britannique continue de maintenir sous séquestre les fonds de la LIA alors qu’il a été nommé par le Gouvernement libyen, reconnu par la communauté internationale, y compris par le gouvernement britannique.
La Libyan Investment Authority est, rappelle-t-on, un fonds souverain libyen fondé en 2006 et gérant pour au moins 40 milliards de dollars d’actifs provenant des surplus liés principalement à l’exportation d’hydrocarbures. En mars 2011, le bureau conseil Precinq évaluait les actifs de la LIA à 70 milliards de dollars (50 milliards d’actifs financiers et 20 milliards d’avoirs immobiliers et d’infrastructures), plaçant cet investisseur dormant au 12e rang mondial.
Malgré le chaos politique et sécuritaire dans leur pays, les dirigeants officiels de la Libyan Investment Authority se démènent pour restructurer et redynamiser les actifs du fonds souverain. Et, visiblement, cela ne semble pas plaire à tout le monde.
S. S.
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