Un ancien enseignant du chef terroriste sanguinaire Djamel Zitouni raconte
Par Karim B. – La rencontre est le fruit d’un pur hasard. La discussion fut entamée lorsqu’un homme à la carrure carrée et à la voix résonnante tança le patron d’une supérette dans la banlieue est d’Alger, sur un ton sarcastique : «Je vois que les fardeaux d’eau minérale s’amoncèlent maintenant que la panique due au choléra est passée. Buvez-la tout seul cette eau maintenant !»
Et de surenchérir, amer : «Les Algériens se disent courageux alors qu’au moindre problème ils adoptent une attitude lâche et indigne. Il a fallu qu’une petite épidémie se déclare pour que tout le monde s’enferme dans son égoïsme et ses peurs injustifiées.» Et l’enseignant à la retraite à l’humour incisif de décliner son ancienne profession : «Dans les années 1990, j’enseignais à Birkhadem. J’ai eu Djamel Zitouni et son frère dans ma classe. A l’époque, le GIA nous menaçait de mort si nous n’arrêtions pas d’enseigner», raconte le client désabusé par «le sauve-qui-peut qui caractérise l’Algérien de nos jours».
«Les terroristes ont posé une tête coupée à l’entrée de l’école où je travaillais mais cela n’a eu aucun effet sur nous et nous avons continué à dispenser les cours à nos élèves, et l’établissement scolaire n’a jamais fermé bien que nous fussions dans le collimateur du GIA que dirigeait Djamel Zitouni», raconte l’enseignant à la retraite, qui confie qu’une enseignante a néanmoins subi un grave traumatisme psychique.
Le chef terroriste sanguinaire Djamel Zitouni est natif de Birkhadem. Il militait dans les rangs du parti extrémiste du FIS avant de rallier les groupes islamistes armés. Il est l’auteur de l’assassinat abject des sept moines trappistes de Tibhirine. Il sera mis hors d’état de nuire par les forces de sécurité en juillet 1996 à Timesguida.
K. B.
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