Merkel en Algérie : immigration clandestine et droit d’asile au menu
Par R. Mahmoudi – En tournée depuis quelques jours en Afrique de l’Ouest, la chancelière allemande Angela Merkel devrait se rendre en Algérie en début de ce mois de septembre. Cette visite intervient dans un contexte marqué par l’échec des gouvernements occidentaux à juguler la crise migratoire et une tendance au durcissement des dispositifs de lutte contre ce fléau.
La chancelière allemande, dont c’est la deuxième visite officielle programmée en Algérie, après celle annulée à la dernière minute en février 2017, devrait encore faire pression sur les responsables algériens pour «coopérer» avec Berlin sur ce dossier épineux. Selon la radio allemande DW, Merkel devrait notamment relancer la demande lancée par l’Union européenne, et déjà rejetée par Alger, d’ouvrir des «centres de rétention» visant à accueillir les migrants clandestins. La chancelière allemande parlera, à l’occasion, en tant que commissaire à la Migration et aux Affaires intérieures au sein de l’Union européenne. Or, il n’y a visiblement aucune raison que le gouvernement algérien change aujourd’hui d’avis sur cette question.
Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, qui avait clairement exprimé la position de l’Algérie, en juin dernier, en réponse aux sollicitations de l’UE, a levé ainsi l’amalgame que certaines officines ont entretenu sur le traitement par l’Algérie du dossier de la migration clandestine. «Il est exclu que l’Algérie ouvre une quelconque zone de rétention, avait-il déclaré à RFI. Nous sommes déjà confrontés aux mêmes problèmes. Nous procédons à des reconductions, mais nous le faisons selon des arrangements que nous avons avec les pays voisins.»
L’autre point important qui sera certainement abordé par Angela Merkel est celui relatif à la nouvelle loi sur la demande d’asile en Allemagne. La hôte de l’Algérie tentera de convaincre ses interlocuteurs algériens d’accepter de coopérer avec Berlin afin d’accélérer le rapatriement des ressortissants algériens dont les demandes d’asile seront éventuellement rejetées.
Le Parlement allemand a adopté, il y a quelques semaines, un projet de loi classant désormais l’Algérie, avec deux autres pays du Maghreb, comme «pays sûr», justifiant ainsi le rejet systématique d’éventuelles demandes d’asile formulées par les Algériens.
R. M.
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