Epidémie de choléra : les assurances tardives du ministre de l’Agriculture
Par R. Mahmoudi – Comme son collègue de la Santé qui a mis plusieurs jours avant de s’exprimer, le ministre de l’Agriculture, Abdelkader Bouazghi, a réagi tardivement aux inquiétudes, réelles ou amplifiées, des Algériens au lendemain de l’apparition de l’épidémie de choléra dans le pays, et qui les ont poussés à boycotter massivement, et sans aucune recommandation certifiée, certains fruits de saison, comme la pastèque.
Lors d’une conférence de presse, tenue samedi, le ministre a tenté d’atténuer le vent de panique qui s’est emparé de beaucoup de citoyens, aggravé par des analyses et commentaires alarmistes, largement relayés sur les réseaux sociaux, en assurant que les produits agricoles, notamment les légumes et les fruits, sont sains, et que les citoyens pouvaient en consommer sans aucune crainte, du fait qu’ils sont «systématiquement» contrôlés par les différents services concernés, en les invitant à «cesser d’exagérer».
Se voulant plus rassurant, le ministre affirme que seule une quarantaine d’hectares, sur un total de 2 millions, ont été irrigués avec des eaux usées et dont les récoltes ont été, selon lui, détruites sur place.
Le ministre accuse «certaines parties», qu’il refuse de nommer, de vouloir porter atteinte au secteur de l’agriculture en Algérie et de démotiver les agriculteurs, en rappelant la campagne de dénigrement qui avait accompagné, il y a quelques semaines, les opérations d’exportation de produits agricoles algériens vers l’étranger.
Dans le même registre, des sources concordantes ont rapporté que 1 744 agriculteurs au total ont été interpellés pour contamination de l’eau destinée à l’irrigation ou exploitation illégale de sources d’eau à travers le pays. Les mêmes sources ajoutent que les investigations menées par les services de sécurité, en coordination avec les directions de l’agriculture, n’ont touché jusqu’ici que 15 wilayas.
R. M.
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