Les révélations de Mahmoud Abbas sur le plan de paix américain au Proche-Orient
Par Sadek Sahraoui − Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, soutient que l’équipe de négociation américaine sur le processus de paix palestino-israélien avait proposé un plan basé sur la création d’une confédération avec la Jordanie, rapportent les médias israéliens. Autrement dit, l’Administration Trump ne veut pas de l’existence d’un Etat palestinien indépendant. Selon la même source, Mahmoud Abbas a fait cette révélation lors d’une rencontre à Ramallah avec une délégation du mouvement israélien La Paix maintenant, des membres de la Knesset de gauche et d’autres militants pacifistes.
Le président de l’Autorité palestinienne a indiqué à l’occasion qu’il accepterait une telle proposition à condition qu’Israël fasse partie de cette confédération. «Ils m’ont demandé si je croyais en une fédération avec la Jordanie. J’ai dit oui, je veux une confédération tripartite avec la Jordanie et avec Israël et j’ai demandé si les Israéliens étaient d’accord», a confié d’un ton ironique Mahmoud Abbas à ses invités.
A l’occasion, M. Abbas aurait insisté sur l’importance de la sécurité d’Israël. Le chef du service de sécurité du Shin Beth et moi-même nous nous rencontrons régulièrement et sommes d’accord sur 99% des problèmes», a déclaré M. Abbas. Et d’ajouter : «J’ai un problème avec (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu, pas avec le Likoud.» Il a souligné qu’Israël refusait systématiquement d’entamer des négociations avec les Palestiniens malgré l’initiative de la Russie d’organiser une réunion bilatérale, ainsi que le Japon, les Pays-Bas et la Belgique, ajoutant que Netanyahu refuse même des rencontres en tête à tête.
Réagissant à l’information rapportée par les médias israéliens, la ministre d’Etat jordanienne aux Affaires des médias, Jumana Ghneimat, a déclaré que l’idée d’une confédération entre la Jordanie et la Palestine n’était pas sujette à discussion. «La position jordanienne est ferme et claire sur la question palestinienne et repose sur une solution à deux Etats et sur la création d’un Etat palestinien sur les frontières de 1967 avec El-Qods-Est pour capitale», a-t-elle déclaré à Amman. Mme Ghneimat a noté que «sa majesté le roi a souligné qu’il n’y a pas d’alternative à la solution à deux Etats», indiquant que la confédération proposée n’est pas sur la table pour en parler et en débattre.
S. S.
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