Le venin
Par R. Mahmoudi – Le ministre de la Santé multiplie les sorties ratées et devient, du coup, objet de sarcasme pour les Algériens, d’autant plus que la conjoncture – grèves des résidents, choléra, etc. – l’oblige à s’exposer fréquemment aux médias.
Ainsi, après ses nombreuses bourdes depuis le début de l’annonce de l’épidémie, avec une semaine de retard, et son engagement non mesuré d’«éradiquer» la maladie en trois jours, il vient encore une fois de susciter l’agacement de beaucoup de citoyens, en déclarant, maladroitement, au sujet de l’universitaire de Ouargla décédée suite à une piqûre de scorpion, que ce dernier n’attaquait que «si on le provoque» et qu’on devait «savoir vivre dans son environnement».
Ces propos ont ravivé le sentiment d’injustice toujours aussi vivace chez de larges pans de la population du Sud qui se sentent ainsi doublement lésés. Pour des parlementaires et des activistes de ces régions, ce qui est arrivé à la défunte universitaire vient démontrer, de façon éclatante, la «légitimité» des revendications des populations du Sud concernant notamment l’amélioration des services de santé dans ces régions, qui ont été, pendant cet été, le théâtre d’une vague de contestations qui a traversé plusieurs villes, de Ouargla à Béchar, en passant par Djanet.
Plus politiques, d’autres intervenants affirment que le ministre de la Santé vient de prouver, encore une fois, qu’il est «totalement coupé de la réalité du monde de la santé» dont il a la charge.
Le silence officiel au sujet de la dame morte à l’hôpital et dont l’état, selon les médecins, était désespéré, ajouté aux maladresses du ministre dénotent une absence de maîtrise flagrante de la communication, talon d’Achille du gouvernement et véritable venin entre les mains des tireurs de ficelles malveillants.
R. M.
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