La France reconnaît sa responsabilité dans l’assassinat de Maurice Audin
Par Kamel M. – Le président français Emmanuel Macron va reconnaître officiellement la responsabilité de la France dans la disparition du martyr de la guerre de Libération nationale Maurice Audin. Un communiqué devrait être rendu public ce jeudi, selon des médias français.
Macron multiplie les gestes en faveur d’une reconnaissance des crimes de guerre commis par la France en Algérie. Mais sa déclaration faite à Alger sur la responsabilité de son pays dans les atrocités dont s’est rendue coupable la France coloniale a soulevé un tollé général en France où de nombreuses voix hostiles à l’Algérie, notamment les harkis et les nostalgiques de l’Algérie française, avaient dénoncé une «trahison» de la part de celui qui n’était encore que candidat à l’Elysée.
Depuis, le successeur de François Hollande, qui s’est rendu en Algérie à deux reprises, a mis de l’eau dans son vin, préférant modérer ses propos sans toutefois renier sa déclaration que les Algériens ont qualifiée de «courageuse». L’annonce que Macron s’apprête à faire ce jeudi semble s’inscrire dans cette logique de «reconnaissance» sans que cela s’apparente, néanmoins, à une repentance, telle que la réclament de nombreux Algériens pour lesquels les relations entre l’Algérie et la France ne sauraient être définitivement assainies tant que les Français n’admettront pas que le colonialisme fut un crime et non un «bienfait».
En juin 2014, François Hollande reconnaissait officiellement, pour la première fois, au nom de l’Etat français, dans un message adressé à l’occasion du prix de mathématiques Maurice Audin, que ce dernier ne s’est pas évadé et qu’il est mort en détention.
La reconnaissance de Macron était dans l’air depuis janvier 2018. Des députés français ayant évoqué la question avec lui avaient affirmé qu’il «pouvait déclarer que Maurice Audin a été exécuté par l’armée française». Ces derniers avaient appelé à une reconnaissance officielle de l’Etat français dans cet assassinat.
Macron a entendu leur appel. Mais beaucoup reste à faire pour que les Algériens tournent la page.
K. M.
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