Instabilité planifiée
Par Sadek Sahraoui − Autant sur le dossier du nucléaire nord-coréen le président américain Donald Trump fait preuve de beaucoup d’audace, autant il déçoit énormément s’agissant du conflit palestino-israélien.
Les mesures iniques prises par son administration pour contraindre les Palestiniens à accepter un accord aussi boiteux qu’humiliant avec Tel-Aviv donnent a posteriori raison à tous ceux qui pensent que le but de Donald Trump est non pas d’ouvrir une ère de paix au Proche-Orient, mais plutôt de prolonger la période d’instabilité dans laquelle se trouve la région depuis plusieurs décennies.
Comment voir les choses autrement quand l’offre de paix au rabais mise sur la table par Washington ne satisfait pas la moindre des revendications des Palestiniens, à commencer par celles consistant à leur permettre de faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur Etat ? Cela si Etat il y a, car il n’est pas sûr que les Etats-Unis de Donald Trump veuillent vraiment voir les Palestiniens avoir leur propre pays. Ce qui n’est pas certain car sa démarche ne fait rien d’autre que sonner justement le glas de la solution à deux Etats préconisée par la communauté internationale et condamner les Palestiniens à l’errance. Les Etats-Unis n’ont en réalité rien fait d’autre que d’assassiner à bout portant les Accords d’Oslo… signés à Washington.
Devant une telle situation, il était facile de prévoir que l’Autorité palestinienne allait remballer l’offre des Américains qui, au passage, n’ont jamais été aussi alignés sur les positions des Israéliens que maintenant.
Mais plus encore, Donald Trump, en tentant d’imposer coûte que coûte son deal boiteux, pousse en même temps les Palestiniens à la radicalisation. La preuve c’est que de plus en plus de voix dans les territoires palestiniens occupés appellent à la reprise de la lutte armée. Il est certain que c’est justement le but recherché par Israël et ses alliés, qui veulent en réalité gagner du temps et épuiser les Palestiniens afin de mieux les spolier.
Nous sommes dans le cas d’un véritable génocide programmé. Tout le monde le sait, mais personne ne lève le petit doigt.
S. S.
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