Après l’armée, la police et la gendarmerie : Saïd Bouhadja limoge
Par R. Mahmoudi – La décision prise, dimanche, par le président de l’APN, Saïd Bouhadja, de limoger le secrétaire général de l’Assemblée et de le remplacer le jour même par un intérimaire n’a pas été du goût de la direction du FLN, son parti, et même, apparemment, des cercles de décision.
Situation inédite pour Bouhadja, qui paie ainsi sa longue convalescence et qui ne s’attendait sans doute pas à des tirs de barrage qui allaient crescendo ces deux derniers jours, et qui le visaient lui personnellement. Ce qui a obligé le bureau de l’Assemblée à réagir dans un communiqué rendu public mardi, alors que ce n’était pas dans ses traditions de répondre aux critiques les plus virulentes ciblant l’institution.
Dans ce communiqué, l’Assemblée affirme que la décision récente prise par son président «s’inscrit en droite ligne de ses prérogatives et sur la base de données d’appréciation», tout en insistant sur le fait que «c’est une décision très normale». Et de poursuivre : «Le prestige du Parlement tient au bon fonctionnement et à la performance de ses fonctionnaires.»
Conséquence d’une lutte interne ou reflet des circonvolutions qui traversent actuellement le sérail, avec la vague de changements sans précédent dans les corps de sécurité, cette mini-crise qui secoue l’APN n’en est pas moins révélatrice de l’atonie qui frappe l’institution législative en général, déjà largement discréditée par sa soumission indiscutable au pouvoir exécutif.
D’après certaines sources, la situation peut rapidement se corser si les contestataires décident de maintenir leurs pressions sur la direction du parti majoritaire pour destituer prochainement Saïd Bouhadja. Un scénario qui risque, à ne point en douter, d’aggraver l’instabilité politique du pays, à quelques mois d’une échéance électorale capitale.
R. M.
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