Grave crise à l’APN : que cache la cabale contre Saïd Bouhadja ?
Par R. Mahmoudi – Les remous provoqués par le limogeage du secrétaire général de l’APN par son président, dimanche dernier, semblent tomber à point nommé pour le patron du FLN qui cherchait depuis quelque temps un tremplin pour entamer un nouveau «redressement» du parti.
A cette occasion, Ould-Abbès a présidé, mercredi, une réunion à huis clos, officiellement consacrée à l’évaluation du travail des élus du parti au sein des institutions mais dont l’objet essentiel est de préparer la destitution du président du Parlement, Saïd Bouhadja. Celui-ci est accusé par Ould-Abbès et une majorité des membres de son bureau politique d’avoir «franchi la ligne rouge, en rechignant d’appliquer les décisions du chef de l’Etat», sans préciser de quelles décisions il s’agit ici.
Le président de l’APN avait, dans un communiqué rendu public mardi, expliqué que sa décision de suspendre le secrétaire général de l’Assemblée entrait bien dans ses prérogatives.
Si Ould-Abbès s’est contenté, cette fois-ci, de brandir un carton jaune, en guise d’avertissement à l’adresse de tous les militants de son parti qui se laisseraient désobéir aux directives du parti, la cabale contre Saïd Bouhadja est enclenchée. D’ailleurs, l’absence de ce dernier à cette réunion convoquée par Ould-Abbès atteste cette rupture entre les deux hommes. Interrogé par la presse sur ce détail, le secrétaire général du FLN a eu cette réponse lourde de sens : «Il est responsable de ses actes.»
Que reproche-on exactement à Saïd Bouhadja, hormis cette mise à l’écart d’un haut fonctionnaire de la deuxième Chambre, apparemment soutenu par le groupe parlementaire du FLN ? L’homme paraît être le prototype du gardien du temple dès lors qu’il ne s’est jamais adonné, du moins en public, à un quelconque «travail fractionnel».
Avant son retour d’une longue période de convalescence, l’intérim était assuré par le député Abderrazak Terbeche, qu’il avait désigné lui-même. Aucun dysfonctionnement majeur n’a été enregistré durant cet intermède, et les séances plénières se déroulaient normalement.
Cette cabale contre le président de la Chambre basse, en ce moment précis, ne peut s’expliquer que par le besoin d’avoir un nouveau président d’APN pour la prochaine période qui coïncide avec la préparation de l’élection présidentielle de 2019.
R. M.
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