L’ex-ambassadeur se justifie sur France 24 : Bernard Bajolet rappelé à l’ordre ?
Par R. Mahmoudi – Après la vive polémique soulevée par un passage de son livre sur l’Algérie et son Président actuel, l’ex-ambassadeur de France en Algérie et patron de la DGSE, Bernard Bajolet, tente de calmer ses ardeurs mais tout en maintenant l’essentiel de sa vision et ses impressions sur les relations entre l’Algérie et la France.
Le diplomate a choisi un média traditionnellement proche des services de renseignements français, France 24 (version arabe), pour rassurer, d’abord, la chancellerie et, notamment, l’actuel ambassadeur français à Alger qui, dans sa première réaction, avait déclaré que les propos de Bernard Bajolet n’engageaient que sa personne. Bajolet a insisté sur le fait que ce qu’il a dit ou écrit sur l’état de santé du président Abdelaziz Bouteflika n’engageait pas le gouvernement français, puisque seul l’ambassadeur en poste peut le représenter et exprimer la position officielle de la France.
Sans vouloir se dédire de sa pique sur l’état de santé du chef d’Etat algérien, l’invité de France 24 a très brutalement esquivé la question du journaliste qui lui a demandé sur quelles données il s’appuyait pour arriver à cette conclusion jamais osée avant lui par aucun responsable étranger : «Un président maintenu en vie artificiellement.» Bajolet préfère axer son intervention sur l’avenir des relations algéro-françaises, en répétant une phrase qui émaille déjà son ouvrage, et qui sonne comme une mise en garde : «La stabilité ne doit pas signifier immobilisme.»
Bernard Bajolet se montrera encore plus prudent lorsque son interviewer lui a demandé son avis sur les changements opérés en Algérie dans les corps de sécurité. Dans sa réponse, il parle de l’impératif de la normalisation des relations entre l’Algérie et le Maroc, «deux pays qui sont importants pour la France», souligne-t-il.
R. M.
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