Que va-t-il changer ?
Par Bachir Medjahed – Faudrait-il, cette fois-ci encore, se convaincre ou se laisser convaincre que les «frères» du Maghreb vont réellement coopérer très étroitement à la lutte contre un certain nombre de menaces, se montrer extrêmement solidaires, considérer en extrapolation que toute menace qui s’exerce sur l’un d’eux recevra la réponse appropriée de tous ?
Nous avons un peu trop l’habitude de donner à leur rencontre – celle des ministres maghrébins – un cachet exceptionnel, alors que ces derniers ont l’habitude de se rencontrer et de se promettre de converger ; il faudrait bien que l’on comprenne si les menaces d’hier ne sont pas celles d’aujourd’hui ou bien si aux premières se sont ajoutées les secondes.
Quels préalables incontournables à une coopération débarrassée de toute suspicion ? D’abord, il faudrait que dans ce qui peut s’apparenter à une alliance, au moins aucun de ces pays ne devrait considérer qu’un autre pays membre est son ennemi stratégique. Il faudrait que chacun considère l’autre comme un allié stratégique. Plus important encore, ou aussi important, la coopération ne peut s’avérer étroite, réelle et efficace que si chacun des membres est autonome par rapport à des influences extérieures, c’est-à-dire à des puissances extérieures, occidentales plus particulièrement.
Une obligation non moins importante s’impose à tous. Un accord politique sécuritaire entre les cinq membres du Maghreb devrait être supérieur à tout accord du même genre (ou accord de défense) contracté entre un des pays membres et une puissance extérieure.
Pourquoi donc si souvent on présente la réunion de cinq ministres maghrébins comme un nouveau départ ou une correction ?
Filialisation maghrébine d’Al-Qaïda, «daechisation» en cours des mouvements terroristes, abandon des massacres contre les populations et concentration des attentats sur les forces de sécurité, etc., cela induit fatalement de nouveaux questionnements sur le changement de stratégie des terroristes et également sur les changements par adaptation des parades.
Que va-t-il changer au Maghreb ?
B. M.
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