Le madjlis echoura d’Ennahdha le met sous son contrôle : Ghannouchi indésirable ?
Par Sadek Sahraoui − Le très influent leader du parti islamiste tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi, serait-il tombé en disgrâce ? C’est ce que suggère la presse tunisienne qui rapporte aujourd’hui que le président du conseil de la choura d’Ennahdha, Abdelkarim Harouni, a annoncé dimanche, à l’issue de la 22e réunion du conseil, que celui-ci avait décidé de contrôler les négociations et les pourparlers conduits par cheikh Ghannouchi avec le président de la République et avec le chef du gouvernement. Selon la même source, M. Harouni a assuré que les pourparlers font parties des prérogatives du président du mouvement et du bureau exécutif, mais que madjlis choura se réservait le droit de suivre et de contrôler ces négociations.
Cette sortie inattendue du président d’Ennahdha confirme à tout le moins que Ghannouchi ne fait plus l’unanimité au sein du parti et que ses «camarades» ne lui font plus confiance. D’après des titres de la presse tunisienne, ils lui reprochent sa trop grande proximité avec Youssef Chahed. Ghannouchi est particulièrement soupçonné de vouloir en faire son candidat à la prochaine présidentielle en contrepartie de multiples avantages.
A ce propos, l’on rapporte qu’un groupe de cadres et militants d’Ennahdha a envoyé une lettre interne à Ghannouchi lui demandant de ne pas soutenir Youssef Chahed qu’ils considèrent comme un danger pour la démocratie et une menace pour leur parti. De son côté, le président de la République a estimé aussi que le Mouvement Ennahdha a décidé de lui tourner le dos préférant s’allier avec le chef du gouvernement Youssef Chahed étant donné qu’ils ont opté pour son maintien au gouvernement contre vents et marées.
Après l’avoir mandaté de négocier seul au nom de Ennahdha lors des pourparlers sur le document «Carthage II», le conseil de la choura semble donc clairement retirer sa confiance à son leader dont les jours à la tête du parti seraient même comptés.
S. S.
Comment (2)