Crise au FFS : de nouvelles purges et une démission
Par Hani Abdi – Rien ne va plus au FFS. Après des limogeages en cascade, deux cadres bien connus viennent d’être sanctionnés par la commission nationale de médiation.
Il s’agit de la députée Salima Ghezali, exclue des rangs du parti, et de Chafaâ Bouaïche, ex-chef du groupe parlementaire, suspendu. Le président de la commission de médiation, Ahmed Sili, aurait démissionné.
Si les sanctions n’ont pas été annoncées officiellement, c’est parce qu’elles n’ont pas été notifiées dans le procès-verbal que devait signer le président de la Commission de médiation.
Ces sanctions tombent dans un contexte de reprise des hostilités entre les deux ailes du parti qui s’affrontent depuis le décès de Hocine Aït Ahmed, à savoir le groupe des frères Baloul et celui d’Ali Laskri.
Soutenu par Mohand Amokrane Chérifi, Ali Laskri a lancé une opération d’ «assainissement» du parti, depuis la tenue du congrès extraordinaire de l’instance présidentielle en avril dernier.
Membre le plus influent de l’instance présidentielle, Ali Laskri s’engage à «remettre» le parti aux militants et à ne plus tolérer certaines pratiques révolues. Il a ainsi promis de sévir contre «celles de militants sans maturité politique qui font un travail fractionnel en dehors du parti, dénigrant leur direction à travers les réseaux sociaux, ou bien agissant déguisés à l’intérieur du parti pour diffamer, désinformer et entraver la dynamique de changement à la fois des hommes et des méthodes de travail».
Les tentatives du fils d’Aït Ahmed, Jugurtha, de peser dans ce conflit et de faire pencher la balance en faveur notamment de Salima Ghezali se sont heurtés à la témérité des cadres qui poursuivent l’exécution de leur feuille de route telle que tracée au lendemain du congrès extraordinaire de l’instance présidentielle.
Jugurtha Aït Ahmed s’est même déplacé le 6 octobre pour apporter son soutien à Salima Ghezali.
D’autres ex-cadres dénoncent une «purge». Commentant la sanction infligée à Salima Ghezali, l’ancien secrétaire national à la communication Hassan Ferli estime que celle-ci «avait piégé ceux qui voulaient l’exclure en répondant positivement à la convocation de la commission de médiation. Ils comptaient sur son refus de se présenter et pensaient trouver l’argument fallacieux de dire qu’elle ne respecte ni les instances du parti ni les militants. Mais ça n’a pas marché, elle ne leur a pas donné cette occasion».
H. A.
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