Le plan d’éviction de Bouhadja engagé : bientôt une APN à deux présidents
Par Hani Abdi – Après avoir empêché Saïd Bouhadja d’accéder à son bureau en cadenassant la porte d’entrée du palais Zighout Youcef, le FLN, avec les partis de la majorité présidentielle, passent à la deuxième étape de son plan d’éviction du président de l’APN.
Aujourd’hui, le bureau de l’APN, composé essentiellement de députés FLN et RND, va se réunir pour préparer le terrain à la déclaration de vacance du poste de président de l’APN. Une fois cette déclaration faite, elle sera soumise à l’approbation des députés en séance plénière, avant de passer à l’élection d’un nouveau président.
Les partis de l’opposition, qui ont refusé dès le début de s’impliquer dans cette crise interne à la majorité présidentielle, ne vont assurément pas assister à cette séance plénière qui interviendra d’ici dimanche prochain. Mais cela ne devrait pas compliquer les choses au FLN, puisqu’il dispose, avec son allié de toujours, le RND, de la majorité absolue lui permettant de faire passer haut la main sa feuille de route. Le FLN s’appuie donc sur le règlement intérieur de l’APN, qui donne le pouvoir au bureau de l’assemblée de déclaration la vacance du poste de président si la majeure partie des députés refuse de travailler avec lui.
Après avoir désespéré obtenir la démission de Saïd Bouhadja, le FLN décide donc d’employer la manière forte. Mais Saïd Bouhadja refuse d’abdiquer et déclare d’ores et déjà illégale cette opération. On se dirige donc vers une situation inédite au sein de la Chambre basse du Parlement qui pouvait donc se retrouver avec deux présidents. Cette crise qui secoue depuis trois semaines l’APN risque donc de perdurer. Saïd Bouhadja, qui assure qu’il ne démissionnera pas sauf si le président Bouteflika le lui demande, accuse ainsi ses adversaires au FLN de travailler contre le chef de l’Etat. «C’est contre le président Bouteflika que les députés complotent», a-t-il déclaré à la presse, après avoir été empêché de rejoindre son bureau. Il faut souligner que les portes de l’APN restent fermées à Saïd Bouhadja. Pour le FLN, il ne remettra plus les pieds à l’Assemblée en tant que président de cette institution législative.
H. A.
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