Pourquoi Bouteflika devra dissoudre l’APN si la crise dure jusqu’à novembre
Par R. Mahmoudi – Face à l’inextricable imbroglio qui agite l’APN, la chambre basse du Parlement, depuis plus de deux semaines, les constitutionnalistes se perdent en conjectures, au moment où d’aucuns souhaitent l’intervention du Conseil constitutionnel pour démêler l’écheveau. Or, celle-ci semble conditionnée par une intervention préalable du premier magistrat du pays, lequel s’interdit pour l’instant de s’y immiscer comme l’a affirmé une source informée à Algeriepatriotique : «Ceux qui attendent que le président de la République interfère dans la vie institutionnelle de l’APN, en demandant à Saïd Bouhadja de se retirer ou aux députés de cesser leur fronde, feignent-ils d’ignorer que le chef de l’Etat s’interdit une telle manœuvre vis-à-vis d’une instance élue souveraine qui est, de surcroît, érigée structurellement pour constituer, par rapport à la Présidence, autre institution élue, un contre-pouvoir politique ?», affirmait la source.
Cela dit, la non-ingérence des plus hautes autorités politiques du pays ne peut être indéterminée dans le temps. Car, pour l’instant, la situation de blocage de l’institution législative n’a pas atteint des seuils où l’on peut craindre une réelle déstabilisation du pays ou une crise politique majeure, dès lors que le chef de l’Etat peut, en cas de besoin, légiférer par ordonnances. C’est, d’ailleurs, le souhait même de certains acteurs de la majorité qui cherchaient depuis longtemps un moyen de contourner cette «corvée protocolaire» du passage devant les députés.
Mais jusqu’à quand le président de la République pourrait-il continuer à légiférer par ordonnances ? Y a-t-il une limite à cette situation ? Apparemment, la loi ne fixe aucun délai. Mais du point de vue politique, des données importantes risquent de bouleverser la donne. Selon l’ex-chef du MSP et ex-ministre des Affaires sociales, Bouguerra Soltani, si la situation actuelle perdurait jusqu’à la mi-novembre prochaine, le président de la République n’aura d’autre choix que d’annoncer la dissolution de l’Assemblée, parce qu’il y a «des échéances qui l’exigeraient».
R. M.
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