Derrais répond à Drifa Ben M’hidi : «Il y a quinze jours, vous disiez le contraire !»

Derais Drifa
Bachir Derrais (à gauche) lors du tournage d'une scène du film sur Larbi Ben M'hidi.

Par Lina S. – Le feuilleton sur la polémique autour du film consacré au héros de la Guerre de libération nationale Larbi Ben M’hidi continue de plus belle. Suite aux remontrances faites par la sœur du martyr sur le plateau d’une chaîne de télévision privée, le réalisateur du long-métrage – dont la projection a été gelée par les autorités politiques – a réagi en affirmant que Mme Drifa Ben M’hidi a visionné le film et l’avait «adoré». «Elle m’avait même serré dans ses bras pour me féliciter», confie le metteur en scène qui dit ne pas comprendre pourquoi «elle dit le contraire aujourd’hui et invente une discussion imaginaire» qui n’aurait jamais eu lieu, selon ses dires. «Heureusement qu’il y avait six témoins», assure Bachir Derrais qui cite les noms des personnes présentes.

«Mme Drifa Ben M’hidi allègue qu’il n’y aurait pas de scènes de torture dans le film. C’est faux, complètement faux !» martèle le réalisateur, qui affirme ne pas vouloir «polémiquer» avec la sœur du martyr. «Je lui répondrai par le film», a-t-il insisté, ajoutant qu’elle «n’aurait pas dû écouter ceux qui veulent retarder la sortie» de l’œuvre cinématographique sur l’icône de la Révolution assassiné par l’armée française en 1957 à Alger.

«Mme Drifa Ben M’hidi aurait dû patienter et attendre de visionner le film fini avant de proférer des accusations à l’emporte-pièce à mon encontre, en se basant sur des racontars», regrette Bachir Derrais, qui invite la sœur du chahid à se référer au témoigne de moudjahidine qui lui «confirmeront» l’existence de la scène de torture et de pendaison dans le film, dans sa mouture définitive. «Toutes les scènes de torture et celle de la pendaison existent dans le film. Je ne sais qui lui a fait comprendre le contraire», s’étonne le réalisateur.

«Certains cherchent à créer la polémique et à semer la zizanie entre la sœur du martyr Larbi Ben M’hidi et moi, alors qu’il y a deux semaines, nos relations étaient excellentes», a conclu Bachir Derrais.

La sœur de Larbi Ben M’hidi avait affirmé qu’elle aurait «préféré» que Bachir Derrais ne réalise pas le film sur son frère. «Je lui ai parlé plusieurs fois au téléphone et je lui ai dit que son film était truffé d’erreurs», avait affirmé Mme Drifa Ben M’hidi sur le plateau d’El-Djazaïria TV, dans une émission diffusée samedi dernier.

La sœur du héros de la Guerre de libération nationale avait rappelé que François Mitterrand en personne a ordonné l’exécution de Larbi Ben M’hidi et que ce dernier n’était pas uniquement un homme politique mais aussi un combattant dans les rangs de l’ALN, «contrairement à ce que laisse entendre le réalisateur» du film controversé dont la projection a été suspendue par le ministère des Moudjahidine.

L. S.

Comment (15)

    Kahina-DZ
    23 octobre 2018 - 0 h 30 min

    Arrêtez d’agresser la sœur de Ben M’HIDI Allah Yerrahmou. Elle a tout à fait raison de défendre la mémoire de son Frère et Nous la soutenons.
    Quelle honte…Juste le fait de l’avoir tourné en Tunisie est une grande trahison.
    Vos tubes digestifs gèrent votre scénario
    Un film à l’odeur de la trahison et de la Fraude.
    On ne veut plus de ce film qui veut ternir la révolution Algérienne.
    Mangez le avec vos complices.

    Anonyme
    22 octobre 2018 - 21 h 08 min

    Au lieu de faire un film, de le projeter et de laisser le public se faire son opinion, on fait du « cinéma sans écran » et on polémique sur des scènes d’un film que peu de personnes ont vu…
    Est-ce une nouvelle technique de promotion d’un produit cinématographique?
    Une façon de combler un défaut de qualité en suscitant un surcroît de curiosité?
    Avec tout le respect dû à cette dame, sœur de Larbi Ben Mhidi et veuve de feu le moudjahid Hassani, il faut qu’elle reste dans son rôle: si le film est attentatoire à la mémoire de son frère, il y a des tribunaux pour réparer ce tort.
    M. Derais, finissez votre travail pour lequel des deniers publics ont été dépensés et montrez nous ce film…Les spectateurs jugeront. Point final.

    الهوارية في فرنسا
    22 octobre 2018 - 17 h 51 min

    Bonsoir, c’est les spectateurs qui doivent juger une œuvre cinématographique et non les familles ou les autorités. Un film doit comporter des erreurs et quelques contrevérités pour laisser planer des doutes dans la pensée des cinéphiles qui vont eux-mêmes examiner, débattent et délibérer sur le courant de l’histoire qu’ont vécu nos Martyrs durant la guerre d’Algérie ou entre 1830 et 1953, c’est-à-dire avant le sursaut de la guerre de libération nationale …

    zigzag
    22 octobre 2018 - 17 h 27 min

    La sœur du moudjahid Larbi ben Mhidi n’a pas vécu au maquis ce qu’a vécu ce valeureux combattant pour libérer l’Algérie. Elle semble ne pas être une historienne de profession qui a étudié avec l’objectivité scientifique nécessaire les conditions et les circonstances dans lesquelles a vécu ce héros les différentes phases de la résistance à l’occupant colonial. Elle n’est donc aucunement en droit de juger l’historicité du film sur ce personnage (un film est une fiction donc un récit qui se différencie de la réalité). Son avis sur cette réalisation cinématographique n’est donc qu’un avis personnel et ne doit pas être considéré comme un jugement sur la valeur historique du film qui peut certes être l’occasion d’un débat entre acteurs et témoins de la guerre d’indépendance et entre historiens, mais pas objet d’une polémique entre personnes qui n’ont pas vécu réellement la guerre et ses combats avec Larbi ben Mhidi (en live). Soyons donc modestes et surtout discrets quand on n’a pas été dans le feu de l’action dont le film (comme tous les films du même genre) ne prétend que présenter quelques aspects sans prétendre ni à l’exhaustivité ni à la totale authenticité.

    Yeoman
    22 octobre 2018 - 16 h 43 min

    Petite remarque hors sujet; la photo au-dessus montre parfaitement à quel point les algériens d’antan respiraient la dignité. Maigres comme des clous, ils mettaient un point d’honneur à être bien habillés et rasés de près. Malgré le manque de moyens. Aujourd’hui, nous avons pris à peu près 50 kilos par rapport à eux, dont 49 kilos de matière adipeux. Nous avons épuisé nos
    nappes phréatiques mais nous avons toujours l’air sales et hirsutes… sans compter la mine toujours défaite et contrariée.

      Anonyme
      22 octobre 2018 - 17 h 39 min

      Vous avez totalement raison,mon père avait un pantalon ,une veste et deux chemises,il se faisait un devoir d être toujours bien rasé avec des vêtements propres et repassés…il ne franchissait jamais la porte sans être impeccable ainsi que tous les hommes de ma petite ville et pourtant il n avait pas beaucoup de moyens.
      Jamais on ne voyait quelqu un trainait la savate même ceux qui portaient le burnous,ils le portaient d une manière élégante….depuis l islamisation c est de la «  khorda »

    GRave
    22 octobre 2018 - 14 h 34 min

    Sur quel socle se film et réalisé , si sur la base de nos archives et nos dire faut pas le diffuser si c’est sur la base des arhives français réels et sans bavure , je veut dire de A a Z depuis l’arrestation jusqu’à l’exécution , on peut dire que c un films baser sur une histoire véridique , si non faut pas trop s’étaler sur des objets qu’on a pas accès

    bof
    22 octobre 2018 - 11 h 03 min

    la révolution n’a qu’un seul héros: la révolution

    Anonyme
    22 octobre 2018 - 10 h 51 min

    On sent que Mme Drifa a été influencée,dans son interview,elle n est pas claire ,on a l impression qu elle veut plaire à une certaine catégorie.
    elle ne se rappelle même pas de la date d entretien avec le bourreau de Ben M hihi,elle marque d une manière appuyé son appartenance au monde arabe et musulman alors qu elle aurait pu parler plus de son algeriannite….
    Ben M’hidi n a pas combattu au nom des arabes mais au nom des algériens !!!!
    Je crois qu elle a des problèmes avec les pouvoirs publics car à un certain moment on voulait lui enlever son local donc elle a dû négocier sa participation contre le maintien de ses avantages..dommage…

    صالح/ الجزائر
    22 octobre 2018 - 9 h 21 min

    S’ «Il y a quinze jours, vous disiez le contraire !» , ça démontre que la lecture des aspects de l’histoire algérienne n’est pas une mais plusieurs .
    «Ceux qui ont fait la Révolution sont avant tout des êtres humains … » , ça c’est sûr mais ils sont devenus des symboles de toute la nation , même « avec leurs qualités et leurs défauts » .
    « on devrait s’autocensurer ou subir la censure » , si on n’évite pas de grattez des plaies qui n’ont pas encore guéries , c’est à dire « de parler de certaines choses qui fâchent» inutilement , ou si certains utilisent ces figures emblématiques de la révolution comme seulement des escaliers pour monter plut haut ou gagner plus gros , au détriment de la vérité vraie , la paix et la stabilité du pays .
    Des forfanteries , telles « Larbi Ben M’hidi n’a pas tiré une seule balle de sa vie contre le colon » , ou « … je n’ai connu Louisette Ighilahriz qu’après l’indépendance » , ne sont pas acceptés surtout de ceux qu’on accuse , dans « Ma Bataille d’Alger » d’avoir livré la cachette de son adjoint Ali la Pointe , Hassiba Ben Bouali , Mahmoud Bouhamidi et le p’tit Omar .

    bechikh
    22 octobre 2018 - 8 h 28 min

    il y a un instant que je regardais une video sur You tube ,qui parle sur la visite de Madame Drifa ben Mehidi en France pour une rencontre face à face avec le boucher Marcel Bigeard qui a torturé Larbi ben Mehidi (que DIEU ait son âme) ce qui m’a fait choquer c’est que Madame Drifa elle ne se rappelle pas de la date de sa visite en France pour rencontrer Marcel ??????!!!!! ….

      sourire kabyle
      22 octobre 2018 - 18 h 16 min

      @Bechikh
      Peut être à cause de son âge qu’elle n’arrive pas a se rappeler..ça me rappelle quand je parlais avec mes tantes l’une d’elles âgée plus de 80 ans elle se souvenait pas des dates aussi, donc il faut pas en vouloir à cette grande dame…Pour satisfaire ta curiosité, j’ai lu un article s… il y a quelques semaines qui a consacré un article sur Madame Ben M’hidi, dont il a évoqué cette rencontre avec Bigeard, d’après ce que j’ai lu, la rencontre date de 1985. Si je retrouve l’article je manquerai pas de poster le lien ici..

    Anonyme
    22 octobre 2018 - 8 h 11 min

    Mr Derais , si ces gens ne peuvent que négativer votre travail…et ne peuvent être d accord sur ce qui est vrai ou faux..alors il ne vous reste qu à sortir de ce bourbier, sinon vous n aller jamais finir et projeter votre film. À mon humble avis , changer le titre de votre film et publier le comme un film de fiction et vous n avez rien à justifier à quiconque. Ces gens là, monsieur ils sont là pour mettre les bâtonss dans les roues..vous savez pourquoi..?carils sont nombreux et chacun asa vision de la vie..voilà pourquoi, il faut vite tourner la page..car il n y aura jamais de résolutions …

    Med
    22 octobre 2018 - 7 h 53 min

    Le nom de Ben Mhidi est un nom qui figurera éternellement dans l’Histoire de notre pays. Et là se trouve la dimension historique d’un personnage qui appartient au peuple algérien.
    Au-delà de la polémique entre le metteur en scène Derrais et le Ministère des Anciens Moudjahidines, le cinéma a été défini comme étant le 7eme Art. En tant que tel son produit premier est le film de fiction, soit une œuvre artistique, une vision ou interprétation de la réalité à travers le prisme de celui qui la met en scène. Vouloir à tout prix faire correspondre la fiction avec la réalité est une entrave à l’encontre de l’expression artistique. Il est évident que même une œuvre artistique peut relayer un message politique ou apologétique tel le cinéma hollywoodien au service de l’impérialisme. Le « Cuirassé Potemkine » d’Eisenstein, ou la « Bataille d’Alger » de Pontecorvo, parmi les plus grandes œuvres dans l’histoire du cinéma sont des exemples de fiction où le message premier était de nous faire voir la détermination d’un peuple face à l’oppression. Dans les détails il n’y a pas de superposition exacte entre les faits historiques et les faits réels.
    Quand il est question de retracer la vie d’un personnage telle qu’elle a été en réalité, il y a le documentaire, pouvant autant que la fiction être une œuvre artistique, et qui comme son nom l’indique, est basé sur une documentation minutieuse et précise et ne peut souffrir une déformation quelconque sauf s’il y a malveillance et manipulation à la base.
    Quelqu’un avait soutenu que la « vérité est une correspondance entre l’intelligence et la réalité ». Une œuvre de fiction qui cherche à interpréter la vérité ne peut échapper à cette règle.
    Avec mon respect le plus profond pour Mme Ben Mhidi.

    Région 16
    22 octobre 2018 - 7 h 40 min

    C’est de la foutaise,Mr Zitouni ministre des Moudjahidines,Mr Ould Abbes SG du FLN,Mr Ould Kaddour DG de pétrole et les caisses de l’État ia vider,SVP laisser tranquille nos vrais héros morts ou vivants, ils ne vous demande rien même de reconnaissance, ils l’ont fait pour Dieu et les citoyens opprimés et exploiter,donc foutez les la Paix

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.