L’emprisonnement de cinq généraux algériens vu par la presse marocaine
Par R. Mahmoudi – La presse à la solde du Makhzen continue de suivre de très près l’évolution de l’actualité algérienne, en présentant le moindre soubresaut comme un signe précurseur d’un bouleversement majeur qui ne pourrait que profiter au royaume du Maroc.
Dernier épisode en date «analysé» par cette presse, celui de l’emprisonnement de six officiers supérieurs récemment limogés, dont cinq généraux-majors, pour enrichissement illicite et abus de fonction. L’hebdomadaire arabophone Al-Ayyam se demande perfidement, dans un article paru cette semaine, comment les officiers supérieurs de l’armée algérienne, réputés être les «faiseurs de rois», se retrouvent traqués et jetés en prison.
L’auteur de l’article rappelle que d’habitude, lorsque de hauts gradés de l’ANP sont soupçonnés de malversations, ils sont, au pire des cas, mis à la retraite. Pour lui, si le pouvoir a eu aujourd’hui recours à l’emprisonnement de cinq généraux-majors et d’un colonel qui occupaient des responsabilités importantes au sein de la hiérarchie de l’institution militaire, c’est la preuve que «la lutte au sommet entre le chef des services de renseignements, le général Athmane Tratag, et le chef d’état-major de l’ANP, le général, Ahmed Gaïd-Salah, est à son apogée».
Dans sa lecture, le journaliste marocain croit déceler dans ce conflit une volonté du général Ahmed Gaïd-Salah d’affaiblir «le camp de ceux qu’il juge opposés à ses ambitions politiques ou à celles des personnes susceptibles d’avoir le consensus de la Présidence et de l’état-major de l’ANP». L’auteur de l’article est convaincu que le général Tartag travaillerait, lui, pour imposer un homme hors de ces deux institutions. Chose qui aurait motivé tout ce remue-ménage.
R. M.
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