Ghannouchi appelle à un nouveau soulèvement des peuples arabes
Par Sadek Sahraoui – Les islamistes, et particulièrement les Frères musulmans, ne désespèrent pas de voir se reproduire le scénario de ce qu’ils appellent le «printemps arabe». C’est ainsi que le chef de file de cette secte en Tunisie, Rached Ghannouchi, également président du parti islamiste Ennahdha, s’est dit, hier, persuadé que les peuples arabes finiront un jour ou l’autre par se révolter à nouveau contre les dirigeants despotes du monde arabe.
Comment cela pourrait se produire et quel en serait le facteur déclenchant ? Selon l’islamiste tunisien, l’onde de choc qui a fait suite à l’assassinat de Khashoggi par les agents saoudiens, au sein du consulat saoudien à Istanbul, est assimilable à celle qui a succédé à l’auto-immolation de Mohamed Bouazizi en 2010 qui a ébranlé la Tunisie pour s’étendre à une bonne partie du monde arabe.
Et pour lui cela ne peut que produire que les mêmes effets que 2011, année qui a vu plusieurs pays arabes entrer dans un cycle de contestation. «Les conséquences de l’assassinat de Jamal Khashoggi pourraient être semblables à celles qui ont fait suite au geste désespéré de Bouazizi en Tunisie et dans une grande partie du monde arabe», a-t-il martelé, selon la presse tunisienne qui rapporte l’information.
Ghannouchi a fait remarquer en outre : «Nous vivons dans un monde où les pays et les puissances n’ont aucun poids devant la force de l’information et des réseaux sociaux qui ont contribué, très largement, à la diffusion des réalités de certains régimes», suggérant peut-être par là que les affidés islamistes vont peut-être bientôt passer à l’action sur la Toile.
Le président d’Ennahdha a assuré, toujours selon nos confrères tunisiens, que «désormais les peuples ne sont plus dupes et qu’ils ne peuvent plus cautionner les manigances et les marchés conclus dans les coulisses, entre les gouvernements, pour étouffer telle ou telle affaire». En guise d’exemple, poursuit la même source, Rached Ghannouchi a cité «les réactions de sympathie et de soutien suscitées par le meurtre de Khashoggi, partout dans le monde, obligeant les puissances et les gouvernements à révéler les vérités de ce qui s’est passé».
S. S.
Comment (30)