Rachid Nekkaz défie les autorités et organise une conférence de presse à Alger
Par Hani Abdi – Rachid Nekkaz a animé une conférence de presse ce dimanche matin à Alger sur les libertés et le cinquième mandat en Algérie. Cet activiste et président d’un parti non agréé, le Mouvement de la jeunesse pour le changement (MJC), a dénoncé le «manque de transparence» dans le traitement de l’affaire des journalistes et artistiques qui ont été arrêtés récemment.
Rachid Nekkaz a relevé «le non-respect de la présomption d’innocence», rappelant ainsi les textes de loi qui protègent les droits des citoyens, notamment celui de bénéficier d’un procès équitable. Cet activiste, qui a marqué plusieurs fois l’actualité par des actions pour le moins inhabituelles, a appelé ainsi la justice à informer l’opinion sur les motifs de ces arrestations, estimant que, jusqu’à présent, il n’y a eu aucune communication officielle de la justice sur cette affaire. Rachid Nekkaz a souligné l’impératif d’expliquer à l’opinion nationale et internationale que ces personnes n’ont pas été arrêtées sur la base de «rumeurs», de «ouï-dire» mais sur la base de faits avérés. Rachid Nekkaz a relevé, dans ce sillage, les deux poids et deux mesures dans le traitement des affaires. Il a cité l’exemple de l’actuel PDG de Sonatrach qu’il accuse d’avoir «détourné 10 000 milliards de centimes». Cet activiste a assuré avoir puisé cette information de déclarations d’un ancien ministre des Finances, Mourad Medelci en l’occurrence, qui aurait indiqué que «l’actuel PDG de Sonatrach aurait pris une telle somme d’argent». Rachid Nekkaz s’interroge ainsi pourquoi ce PDG de Sonatrach jouit de toute sa liberté. Il a rappelé qu’Abdelmoumen Ould Kaddour a été condamné par la justice militaire par la suite pour une autre affaire de divulgations de données secrètes. «Si celui-ci jouit de toute sa liberté, on se demande pourquoi Kamel Bouakaz ou City 16 ont été arrêtés», lâche Rachid Nekkaz.
Cet activiste a poursuivi en affirmant que son souhait est que le monde entier respecte l’Algérie, parce qu’il y a un Etat de droit. «Nous voulons ainsi savoir pour quelle raison ont été arrêtés ces gens-là», a-t-il ajouté, affichant sa disposition à soutenir financièrement ces personnes poursuivies en justice pour qu’ils puissent se défendre.
Rachid Nekkaz a souligné, en outre, la nécessité, particulièrement à l’étranger, de respecter les institutions algériennes. «J’assume l’entière responsabilité de me paroles. Je suis prêt évidemment à aller en prison si telle est la volonté de l’Algérie», a-t-il précisé.
Evoquant la présidentielle de 2019, cet activiste, opposé au cinquième mandat, continue d’appeler l’opposition à présenter un «candidat unique» afin qu’elle puisse faire face au «candidat du système». Il a insisté sur le «candidat unique», interpellant l’opposition afin qu’elle évite «l’erreur commise en 2014».
Rachid Nekkaz, qui s’est fait connaître par ses actions de rue en Algérie et en France, a, peu à peu, perdu sa crédibilité lorsqu’il a prétendu qu’il avait été forcé de quitter l’Algérie. Il avait diffusé une vidéo à l’aéroport en affirmant qu’il se rendait en France par la force et qu’il avait été privé de son passeport algérien. Dans une autre vidéo, il montrait son passeport sur lequel il avait dû agrafer une feuille de papier pour permettre à la PAF française d’y apposer le cachet. Rachid Nekkaz affirmait que l’administration refusait de lui renouveler son document de voyage.
H. A.
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