Délivrance des visas Schengen : l’Union européenne fait du chantage à l’Algérie
La Commission européenne négocie avec l’Algérie et seize autres pays hors de l’espace Schengen en vue de les amener à accepter des «mesures strictes» d’expulsion de leurs ressortissants en situation illégale dans les pays de l’Union européenne en échange de l’octroi de visas aux ressortissants de ces pays.
L’information a été révélée par un rapport d’information au Comité sénatorial des Affaires européennes, daté du 19 octobre, consacré au suivi des conclusions de la commission d’enquête sur l’espace Schengen, préparé par deux sénateurs.
Le rapport indique que les Etats Schengen veulent faire de la politique des visas un «outil efficace» pour améliorer la coopération en matière de réadmission des immigrants clandestins, en introduisant un nouveau mécanisme pour l’application de procédures strictes pour le traitement des dossiers de visas émanant des pays qui ne coopéreraient pas suffisamment dans le domaine du rapatriement d’immigrants clandestins.
Le même rapport indique également que dix-sept pays extérieurs à l’espace Schengen étaient impliqués par ces nouvelles mesures, telles que l’Albanie, la Russie, l’Ukraine, la Serbie, le Pakistan et la Géorgie, en plus des négociations avec six autres pays : Algérie, Biélorussie, Nigeria, Tunisie, Chine et Jordanie, pour instaurer le principe de délivrer des visas aux immigrants illégaux.
«Un accord bilatéral visas/accueil des immigrants clandestins sera le principal aspect de la politique de migration des pays de l’UE à court terme», affirme le même rapport.
Par ailleurs, la commission d’enquête propose l’adoption de procédures simplifiées, plus rapides et plus sûres pour les dossiers de visas Schengen, notamment la possibilité de remplir et de signer une demande de visa électronique et un mécanisme «séquentiel» pour l’obtention de visas à entrées multiples, avec une période de validité plus longue pour les voyageurs jugés «bien intentionnés».
Il a également été proposé de faire passer le coût du visa de 60 euros actuellement à 80 euros et de confier les services de traitement des dossiers via des prestataires de services.
R. M.
Comment (64)