Message lénifiant de Mohammed VI à Bouteflika : geste amical ou manœuvre ?
Par Hani Abid – Contrairement à son habituel discours belliqueux envers l’Algérie, le roi du Maroc, Mohammed VI, a fait preuve de courtoisie dans son message adressé au président Bouteflika à l’occasion de la célébration de la fête du déclenchement de la guerre de Libération nationale, le 1er Novembre 1954. En effet, Mohammed VI a exprimé ses «chaleureuses félicitations» et ses «sincères vœux de santé et de bonheur au Président algérien» et de «davantage de progrès et de prospérité au peuple algérien frère sous la sage conduite de M. Bouteflika».
L’inamical roi du Maroc fait état de sa «ferme détermination à continuer d’œuvrer de concert avec le Président algérien en vue de hisser les relations de coopération entre le Maroc et l’Algérie au niveau des liens solides unissant les deux peuples frères, de manière à concrétiser leurs aspirations à davantage de communication, de solidarité et de complémentarité et de réaliser le développement commun des deux pays dans la stabilité, la sécurité et la quiétude».
Le discours lénifiant de Mohammed VI coïncide avec une échéance importante dans le dossier sahraoui, la fameuse rencontre de Genève pour la reprise du cycle de dialogue et de discussions entre le Maroc et le Front Polisario. L’Algérie a accepté de participer à cette rencontre en tant qu’observateur.
Durant des années, le souverain marocain a enchaîné les attaques contre l’Algérie. Certains de ses porte-voix politiques sont allés jusqu’à réclamer une partie du territoire algérien. Les médias aux ordres du Makhzen ne ratent aucune occasion pour s’en prendre à l’Algérie. Mais cette politique agressive envers l’Algérie s’est vite avérée contre-productive pour le Maroc, qui s’enfonce dans une crise multidimensionnelle. Depuis quelques mois, Mohammed VI change de «stratégie», en atténuant son discours et en se montrant moins hostile à l’égard de l’Algérie. Il a, d’ailleurs, envoyé plusieurs émissaires en Algérie pour tenter de parvenir à un réchauffement des relations entre les deux pays.
Faut-il donc interpréter le message mielleux du Maroc comme une volonté de dépasser les différends avec son voisin de l’Est ou devons-nous y voir une nouvelle manœuvre qui cacherait un de ces coups de Jarnac auxquels le Makhzen nous a habitués ?
H. A.
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