El-Islah rallie le camp présidentiel : coup dur pour le MSP
Par R. Mahmoudi – Contre toute attente, et au moment où les formations d’obédience islamiste tentent de se regrouper pour appréhender les prochaines échéances, le Mouvement El-Islah annonce son soutien à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un nouveau mandat, en justifiant cette position par les vertus de la stabilité et «le besoin de parachever la marche de développement et de renforcer le front populaire uni pour faire face aux différents périls qui guettent l’Algérie», indique un communiqué de ce parti.
Ce parti ne se contente pas d’afficher son choix pour la prochaine élection présidentielle mais appelle aussi toutes les autres forces politiques à adhérer à cette dynamique.
Né en 1999 d’une scission du parti Ennahda fondé par Abdallah Djaballah, le Mouvement El-Islah a évolué dans une sorte de ballotage entre la mouvance islamiste traditionnelle, dominée par les Frères musulmans, et les partis de l’alliance présidentielle.
Vu de l’intérieur, ce basculement dans le camp présidentiel d’un parti qui prône l’idéologie islamiste porte un coup dur à la cohésion du bloc islamiste, qui veut peser de tout son poids à la veille de l’élection de 2019, pour imposer son option, définie par le MSP dans son initiative dite «pour le consensus national» et qu’il maintient toujours. Cette initiative propose d’asseoir une période transition, qui serait accompagnée par l’institution militaire, avec un Président et un gouvernement consensuel.
Dans une déclaration, samedi, le chef de ce parti, Abderrazak Mokri, a réitéré son offre, en s’engageant, cette fois-ci, à renoncer à toute participation à la prochaine présidentielle, si «les décideurs» adhéraient à son projet.
Il ne se doutait, sûrement pas, qu’un parti de son propre camp allait prendre, le même jour, la direction inverse !
R. M.
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