Abdelkader Zoukh organise un meeting à Alger : campagne pour un 5e mandat ?
Par Hani Abdi – La wilaya d’Alger organise ce lundi après-midi un «spectacle» auquel devront prendre part beaucoup de gens du monde à la fois politique, associatif et sportif.
Officiellement, c’est une festivité de célébration du 64e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale. Mais concrètement, cela ressemble plutôt à un meeting de lancement de la campagne électorale du président Bouteflika pour le 5e mandat. Fanions, t-shirt et casquettes à l’effigie de Bouteflika ont été préparés pour être distribués en cette occasion. A cela s’ajoutent les portraits géants du président Bouteflika accrochés partout, à l’intérieur comme à l’extérieur de cette salle. Des moyens de transport ont été mobilisés pour faire venir des gens de toutes les communes d’Alger. Avec le concours, bien entendu, de tous les élus des partis constituant la majorité présidentielle.
Lors de cet événement, la wilaya d’Alger devra, en effet, mettre en avant les grandes et multiples réalisations du président Bouteflika dans la capitale depuis son accession au pouvoir en 1999. Du logement aux grands axes routiers, en passant par la grande mosquée d’Alger, le métro et le tramway, les réalisations du chef de l’Etat seront donc énumérées en cette circonstance. Ce «spectacle» intervient au moment où les principaux soutiens du président Bouteflika multiplient les sorties dans lesquelles ils défendent l’option du 5e mandat, insistant sur la «nécessaire continuité» du président Bouteflika à la tête de l’Etat dans l’intérêt suprême de la nation et du pays.
Du secrétaire général du FLN au secrétaire général de l’UGTA, en passant par TAJ, les soutiens du cinquième mandat se mettent en ordre de bataille. L’offensive est donc lancée à cinq mois du rendez-vous électoral que l’opposition considère comme inutile dans le cas où le président Bouteflika confirmerait sa représentation pour un nouveau mandat ou dans le cas où le régime désignerait le successeur du chef de l’Etat.
Le 1er Novembre a été une opportunité pour le front du 5e mandat d’investir la scène politique, en affirmant que le maintien du président Bouteflika à la tête de l’Etat va être une simple formalité à remplir en avril prochain. Ils promettent ainsi un large plébiscite du chef de l’Etat par le «peuple». Ce même «peuple» qui lui demande aujourd’hui de briguer un autre mandat présidentiel.
Face à cette offensive musclée des partisans du 5e mandat, l’opposition reste sans voix. Hormis la dénonciation d’une «fumisterie» et mises en garde contre les dangers du statu quo, l’opposition peine à créer un rapport de forces en faveur du changement qu’elle réclame depuis des années. Rien ne semble donc pouvoir arrêter la marche pour le 5e mandat.
H. A.
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